Citroën finance un ralentisseur illégal à Issoire dans le Puy-de-Dôme

On comprend que Citroën ait besoin de changer un peu d’air, entre les pannes du moteur Puretech et les airbags Takata défectueux. Mais quitte à se trouver un hobby, mieux vaut éviter de financer la construction d’un ralentisseur illégal… comme il vient de le faire à Issoire, dans le Puy-de-Dôme.

Nostalgique du bon vieux temps de la suspension hydropneumatique, Citroën ? À la LDC, c’est la seule justification qu’on a trouvée pour expliquer cette drôle d’initiative prise par la marque à Issoire dans le Puy-de-Dôme. Fabriquer un ralentisseur de type « coussin lyonnais » (dans le jargon des spécialistes des équipements routiers) pour tester le confort des voitures aurait eu du sens… sauf que cette technologie rendue célèbre avec la DS dans les années 1950 a disparu avec la C5… en 2017.

Trêve de flashback. Sous couvert de sécurité routière, Citroën a tout de même trouvé moyen de mettre son logo et son nom, sans oublier un QR code, sur ce fameux ralentisseur. Ce que la mairie d’Issoire a accepté sans sourciller, puisqu’elle n’a pas déboursé un centime des 10 000 euros que l’installation a coûtés !

Au-delà de la « déco » sur le ralentisseur, qui nous parait au contraire susceptible de suffisamment intriguer le conducteur pour le détourner de sa mission première, à savoir concentrer son regard sur les obstacles pouvant jaillir sur son chemin, ce qui nous pose un problème, c’est qu’une des conditions d’implantation imposées pour la construction de ralentisseur n’est pas respectée. Depuis le 30 avril 2024, un arrêt faisant jurisprudence de la Cour administrative d’appel de Marseille contraint en effet les collectivités locales à respecter à la lettre le décret n°94-447 de 1994. Or, l’article 3 de l’annexe dudit décret précise notamment : « L’implantation des ralentisseurs est interdite […] sur les voies de desserte de transport public de personnes […]. »

Et que ne constate-ton pas dans la rue de Bizaleix à Issoire, où Citroën a posé ses Chevrons ? Qu’elle est parcourue par une ligne de bus… Ce qui rend illégaux, d’ailleurs, tous les autres ralentisseurs construits dans cette même voie.

Dans les années 1920, Citroën finançait les panneaux de signalisation au bord des routes pour aider les conducteurs et renforcer la sécurité routière. Cent ans plus tard, la marque française s’investit à nouveau dans les infrastructures, mais avec moins de pertinence. Dommage.