Ralentisseurs, dos d’ânes, feux, panneaux... Trop c’est trop ! En France, les équipements d’entraves à la circulation se multiplient de façon exponentielle, provoquant le ras-le-bol des conducteurs. La Ligue de Défense des Conducteurs a publié une nouvelle étude pour en dénoncer les méfaits, et promouvoir le concept de « rues dégagées », étude qu’elle est allée présenter aux élus locaux lors du Salon des maires 2014 pour initier une toute nouvelle politique : moins de signalisation en ville, plus de sécurité.
Les ralentisseurs se multiplient à grande vitesse dans nos communes.
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Pour se rendre à son travail, aller chez le médecin ou ne serait-ce que pour aller faire ses courses, il est désormais impossible de les éviter : vous êtes nombreux à nous faire part régulièrement de votre ras-le-bol des ronds-points, dos d’ânes, ralentisseurs, chicanes, mini-giratoires et autres équipements routiers, désormais omniprésents dans nos villes et nos villages.
Dans certaines communes, pourtant de taille modeste, plus de 50 dos d’ânes ou encore une vingtaine de stops non-justifiés ont été recensés. Ailleurs, on réinstalle des feux tricolores dans des ronds-points… qui avaient eux-mêmes été installés pour permettre de supprimer des feux ! Quant aux ronds-points, avec 30 000 giratoires sur son territoire, la France est tout simplement championne du monde.
Le parcours du combattant pour traverser un village
Désormais, traverser un village ressemble à un parcours du combattant : arrêt à une chicane, rétrogradation pour franchir le ralentisseur, gymnastique du volant pour tourner autour du mini-giratoire, pour finir par s’arrêter devant un stop casse-vitesse… C’en est trop ! Alors que ces équipements – parfaitement inutiles pour la majorité d’entre eux - rendent la conduite pénible pour tous, notamment pour le transport des malades et pour les personnes handicapées, ils sont même parfois dangereux. Ils détournent l’attention du conducteur de la route, abîment les véhicules et dans certaines rues équipées de chicanes, les habitants ont pu dénombrer jusqu’à 13 accidents en 15 jours !
Pendant ce temps, de grosses sociétés font leur business avec nos impôts locaux, en vendant à prix d’or tous ces équipements aux communes et aux conseils généraux, grâce à des techniques commerciales bien rôdées et à des pratiques à la limite de la légalité (« cadeaux » offerts aux services d’urbanisme qui commandent leurs produits) voire carrément illégales (entente sur les prix).
La LDC lance une campagne auprès des élus locaux
La Ligue de Défense des Conducteurs a décidé de réagir pour faire cesser la multiplication absurde de ces équipements routiers. L’association a enquêté sur cette thématique, et vient de publier une étude sur les méfaits de ces équipements d’entrave à la circulation. Pour remédier à cette situation insupportable, nous proposons l’expérimentation du concept de « rues dégagées », déjà mis en place avec succès chez certains de nos voisins européens, et qui consiste à réduire au maximum la signalisation routière et les entraves à la circulation, en misant sur le bon sens et la responsabilisation des conducteurs.
A Drachten, aux Pays-Bas, les accidents aux croisements ont ainsi été divisés par neuf après la mise en place de ce nouveau système, et le temps de traversée de l’un des carrefours les plus fréquentés de la ville a été divisé par 1,7.
Notre équipe est en train d’aller présenter cette étude à un maximum d’élus locaux, comme l’a fait Christiane Bayard au Salon des Maires de France, du 25 au 27 novembre, pour leur montrer à quel point le ras-le-bol des conducteurs est grand, et pour les convaincre qu’une meilleure sécurité routière est possible avec moins d’équipements. Vous aussi, n’hésitez pas à agir, en téléchargeant notre étude et en la diffusant auprès des élus de votre commune ! C’est ensemble que nous pourrons œuvrer pour un véritable changement à grande échelle.