Zones à faibles émissions : en vrai, ce sont 2,74 millions de véhicules qui sont fortement pénalisés, pas 600 000 !

Le gouvernement, en la personne d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, tente de minimiser le nombre de véhicules qui ne pourront plus accéder aux Zones à faibles émissions, celles-ci excluant de fait les citoyens qui n’ont pas les moyens de changer de voiture. Alors que les députés vont se prononcer sur des amendements déterminants pour l’avenir de ces ZFE, la Ligue de Défense des Conducteurs leur a fait parvenir les vrais chiffres de l’exclusion automobile.

Non, ce ne sont pas « à peu près 600 000 véhicules » concernés par la ZFE de Paris et « 40 000 » à Lyon, comme tente de minimiser la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, sans s’étendre sur les modalités de son calcul.

Cette évaluation au doigt mouillé, nous l’avons confrontée aux chiffres officiels, afin de les porter à la connaissance des députés, actuellement appelés à se prononcer sur le sujet des ZFE (deux amendements à la proposition de loi de simplification appelant à la suppression des ZFE vont être débattus en séance publique à l’Assemblée nationale dans les heures ou les jours qui viennent et s’ils sont rejetés, une proposition de loi demandant leur suspension pendant 5 ans, soutenue par la LDC, restera d’actualité).

Nombre de véhicules interdits en 2025 ©LDCNous avons fait parvenir le fruit de nos calculs aux députés en amont de ces événements parlementaires, afin de :

1/ Dénoncer la légèreté avec laquelle la ministre traite les automobilistes, les motards, les artisans… qui sont dans les faits bien plus nombreux que 640 000 à être directement concernés par les ZFE (et quand bien même ils ne seraient « que » 640 000, quel scandale de les voir traités avec une telle désinvolture !

2/ Leur permettre de disposer de toutes les informations vérifiées avant de voter.

Notre association s’est donc appliquée à calculer le nombre exact de voitures particulières et d’utilitaires légers (artisans…) amenés à circuler régulièrement dans la trentaine de Zones à faibles émissions actives (le calendrier d’application démarrant le 1er juin à Bayonne et dans le courant de l’été à Metz).

Nous avons pris en considération les véhicules immatriculés dans les aires d’attraction de ces ZFE, telles que définies par l’INSEE (« L’aire d’attraction d’une ville est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, qui définit l’étendue de l’influence d’un pôle de population et d’emploi sur les communes environnantes, cette influence étant mesurée par l’intensité des déplacements domicile-travail »). Notre source : les données du parc automobile en circulation fournies par le ministère de la Transition écologique au 1er janvier 2024.

Le résultat de nos additions est sans appel : le nombre de véhicules interdits dans les ZFE actives s’élève à 2,74 millions. C’est 4,5 fois plus que l’estimation de la ministre !

La Ligue de Défense des Conducteurs espère que cette évaluation du nombre réel de véhicules et donc, de citoyens, qui sont directement affectés par les restrictions de circulation engendrées par les ZFE convaincra les députés d’agir contre cette mesure scandaleuse.

Rappelons que, selon une estimation réalisée par notre association, près d’un demi-million de salariés pourraient se retrouver au chômage, contraints à terme de choisir entre leur emploi et les PV à payer pour cause de véhicule exclu des ZFE… indispensable cependant pour se rendre à leur travail.

2025 04 10 Tableau interdictions ZFE