Paris, le 25 octobre 2023 – À l’heure où le Projet de loi de finances, comme chaque année, budgétise une enveloppe de 200 millions d’euros pour entretenir et renouveler les radars automatisés, la Ligue de Défense des Conducteurs s'est procuré les chiffres détaillés des dégradations dont ceux-ci font l’objet par département, entre 2018 et le 1er semestre 2022. L'exaspération des Français à l'égard des radars reste très vive, au point de susciter encore aujourd'hui, longtemps après les Gilets jaunes, 16 dégradations par jour.
C’est en avril 2023 que le sénateur du Tarn Philippe Bonnecarrère (Union centriste) s’est s’intéressé à la dégradation des radars et aux coûts de réparation qu’elle engendre, dans le cadre d’une question écrite au gouvernement. Une initiative que la Ligue de Défense des Conducteurs a soutenue, alors que la politique de répression automatisée de la vitesse, véritable fer de lance de la Sécurité routière, ne débouche sur aucune amélioration de la mortalité depuis des années… Cet argent public dépensé pour remettre les radars sur pied pourrait entre autres être consacré à l’entretien des routes, facteur trop négligé de l’accidentologie.
La réponse au sénateur du ministère de l’Intérieur, publiée au Journal officiel le 19 octobre, contient de précieuses informations :
- Entre 2018 et le 1er semestre 2022 (soit 54 mois), les radars ont fait l’objet de 35 200 dégradations. Au hit-parade du vandalisme, les 12 premiers départements enregistrent plus de 500 dégradations sur cette période (pour le classement complet, voir plus bas).
- En 2018, année du déclenchement du mouvement des Gilets jaunes et de la mise en place du 80 km/h, 10 371 dégradations ont été enregistrées en France, soit 28 par jour. Un « record historique ». En 2022, cette moyenne atteint toujours 16 dégradations quotidiennes. Entre 2018 et 2022, 1 966 dégradations se sont révélées « non réparables ».
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Nombre de dégradations en 2018 : 10 371
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Nombre de dégradations en 2019 : 9 473
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Nombre de dégradations en 2020 : 6 489
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Nombre de dégradations en 2021 : 6 003
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Nombre de dégradations au 1er semestre 2022 : 2 895
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- Au cours de ces 54 mois, la réparation de ces radars a coûté aux Français près de 120 millions d’euros.
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Coût estimé des réparations en 2018 : 33 millions d’euros
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Coût estimé des réparations en 2019 : 36 millions d’euros
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Coût estimé des réparations en 2020 : 17,9 millions d’euros
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Coût estimé des réparations en 2021 : 22,1 millions d’euros
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Coût estimé des réparations au 1er semestre 2022 : 10,2 millions d’euros
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« Depuis dix ans, hors années Covid, la mortalité routière reste la même. Ne serait-il pas temps de dépenser l’argent des contribuables ailleurs que dans les radars ? », conclut Nathalie Troussard, Secrétaire générale de la Ligue de Défense des Conducteurs. Il ne fait aucun doute que ces millions d’euros, qui sont aujourd’hui consacrés à la réparation de ces dispositifs de flicage du moindre kilomètre en trop (rappelons que 58 % des dépassements de vitesse sont inférieurs à 5 km/h), pourraient notamment bénéficier à l’amélioration du réseau routier…
La réponse du ministère de l’Intérieur à la question écrite du sénateur Philippe Bonnecarrère est à lire ici.
Hit-parade complet des dégradations par département :