Paris, le 28 avril 2021 – La mise en place accélérée des Zones à faibles émissions (ZFE) va interdire l’accès de nombreuses métropoles à des millions de Français, propriétaires de véhicules indésirables selon des critères de dates d’immatriculation et de motorisations imposés par l’État. Thibaud Philipps, maire d’Illkirch-Graffenstaden, ville intégrée à la ZFE de Strasbourg, s’inquiète des retombées sociales de ce calendrier de « mise à la casse » mené à marche forcée. Ses armes pour mobiliser ses concitoyens ? Consultation publique et référendum. La Ligue de Défense des Conducteurs, à qui l’élu a détaillé ses motivations, espère que son initiative inspirera de nombreuses communes « englobées » dans les ZFE.
« Les ZFE, c’est un sujet d’importance et les gens ne mesurent pas encore tout à fait l’impact que cela aura sur leur vie quotidienne », déplore Thibaud Philipps, maire d’Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin). À mesure que les Zones à faibles émissions, ces larges métropoles urbaines (au nombre de 11 d’ici à 2022, 45 à terme), dévoilent leurs conditions d’exclusion de véhicules « trop anciens », il devient pourtant urgent d’alerter les Français. Car la situation s’annonce inextricable, chaque ZFE concoctant sa propre interprétation des mesures imposées par la loi Climat.
L’exemple de Strasbourg est édifiant : alors que la loi prévoit, à terme, l’interdiction de circuler dans les ZFE aux véhicules à vignettes Crit’Air 3 et plus « uniquement » - soit déjà 43 % du parc automobile français en 2020, selon l’institut statistique AAA Data -, la métropole alsacienne veut durcir la règle et inclure les modèles Crit’Air 2. C’est-à-dire, pour les particuliers, les voitures essence immatriculées entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010. Les voitures diesel, elles, sont concernées si elles ont été immatriculées à partir du 1er janvier 2011… sans limite dans le temps, ce qui signifie qu’il est toujours possible, aujourd’hui, de les acheter neuves en concession, alors que demain, il sera interdit de les utiliser ! « Trois quarts des automobilistes ne pourront plus circuler, s’affole Thibaud Philipps. C’est extrêmement brutal. Il faut un temps d’adaptation, de transition, qui soit suffisant. » Pour sensibiliser ses concitoyens, il a donc organisé une consultation publique qui sera suivie, le 27 juin prochain, d’un référendum local. Si le résultat de cette initiative inédite est favorable, « sans sortir Illkirch de la ZFE, il sera ainsi possible de circuler, dans notre commune, en véhicule Crit’Air 2, lorsque cette vignette ne sera plus la bienvenue ailleurs dans la métropole », précise le maire.
« Si tout le monde s’accorde pour convenir de réduire émissions et particules fines, le calendrier de mise au rebut des modèles les plus polluants doit être calculé en fonction de la capacité financière des Français à les remplacer, alerte Nathalie Troussard, secrétaire générale de la Ligue de Défense des Conducteurs. C’est pourquoi l’attention de notre association a été tout particulièrement attirée par l’initiative de Thibaud Philipps, qui allie cohésion sociale et démocratie. Nous espérons qu’il fera des émules à travers la France. »
D’une manière générale, la Ligue de Défense des Conducteurs apportera son soutien à toutes les propositions sensées, visant à permettre aux Français de changer leurs véhicules et leur permettre de pouvoir continuer à circuler partout où ils le souhaitent. Ce qui est d’ores et déjà mal engagé, avec le refus du gouvernement d’aider financièrement les foyers les plus modestes à acquérir un modèle admissible aux vignettes Crit’Air 0 à 2, malgré la demande des députés en ce sens…
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Ligue de Défense des Conducteurs
Alexandra Legendre
Responsable Pôle Études et Communication
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