Gérald Darmanin l’a confirmé en avril de cette année et le décret d’application est désormais paru au Journal officiel : dès le 1er janvier 2024, le retrait d’un point pour dépassement de moins de 5 km/h de la vitesse autorisée aura disparu. Ce résultat ne tombe pas du ciel : votre association s’est battue bec et ongles pour l’obtenir...
La vie est ainsi faite, lorsqu’on s’accroche on arrive toujours à ses fins. Et vous avez été nombreux à vous accrocher en étant plus de 200 000 à signer notre pétition « Zéro sanction pour les mini-dépassements ». Ce qui nous a aidés à plaider votre cause au ministère de l’Intérieur fin 2022, bien forcé de réagir après avoir dévoilé, quelques mois plus tôt, que 58 % des dépassements de limitations de vitesse étaient inférieurs à 5 km/h… Pourcentage que nous avions très largement contribué à décrocher, puisque c’est à notre demande, à la Ligue de Défense des Conducteurs, que la sénatrice du Var Françoise Dumont l’avait obtenu !
Ce 1er janvier 2024, le champagne aura donc une saveur toute particulière. La victoire est d’importance car elle sous-entend que ces « excès » ne constituent pas un risque pour la sécurité routière… En effet, lorsqu’on s’applique à ce que l’on fait au volant, on a tendance à regarder la route, à respecter les distances de sécurité, à anticiper toute mauvaise surprise, à rester « maître de son véhicule », plutôt qu’à surveiller les radars. Il est évident que lorsque l’attention est portée ailleurs que sur la route, la sécurité en est écornée.
Quoi qu’il en soit, nombre de points vont être préservés par cette mesure de bon sens. Quant à l’amende, elle reste évidemment d’actualité, soit 68 € (minorée à 45 €) pour un dépassement inférieur à 20 km/h et, en agglomération, de 135 € (minorée à 90 €) pour un excès compris entre 1 et 5 km/h. C’est sûr que l’État a tout intérêt à préserver son racket, que nous évaluons à plus de 400 millions d’euros par an. Somme qui, rappelons-le, n’est pas reversée à la sécurité routière dans sa totalité comme cela était prévu au départ. Un « détail » qui rappelle la vignette apparue au début des années 1970 (elle dura plus de trente ans !), initialement prévue pour financer totalement le Fonds social de solidarité, en particulier les personnes âgées, ce qui ne fut pas le cas.
Ce succès ne doit cependant pas nous endormir tant il y a de combats à mener contre le tout répressif organisé par un État fourbe, qui a ouvertement privilégié la facilité au bon sens en matière de sécurité routière. Mais il prouve aussi la force de votre mobilisation : nous vous remercions donc d’avoir été à nos côtés pour ce combat… Lequel n’est pas encore terminé, car nous continuons à réclamer le « Zéro sanction » pour ces infractions. Pas de retrait de point, ça c’est fait. Maintenant, reste à faire renoncer l’État à l’amende ! Vous n’avez pas encore signé notre pétition ? Cliquez ici.