Plus de 170 personnes ont répondu présent le 20 mars à l’invitation de la Ligue de Défense des Conducteurs à l’Assemblée nationale, où nous avons organisé un colloque intitulé : « 3 500 morts sur les routes depuis dix ans : et maintenant on fait quoi ? Bilan de la politique de sécurité routière menée par les gouvernements successifs et vraies pistes d’amélioration ». Un temps particulièrement fort pour notre association.
Introduites par le député des Ardennes Pierre Cordier, très remonté contre la politique du tout-radar et qui nous a ouvert les portes de la salle Victor Hugo de l’Assemblée nationale, nos trois tables rondes avaient notamment pour objectif de dresser un inventaire des mesures prises pour faire baisser l’accidentologie routière. Avant l’arrivée de radars automatiques… et après. Le constat, résumé par Nathalie Troussard, secrétaire générale de la LDC, est sans appel : « Depuis les années 1970, la mortalité routière n’a cessé de reculer : moins de 10 000 morts en 1992, 8 000 en 2000, 6 000 en 2003. Des efforts restaient évidemment à faire mais la courbe était déjà vertueuse. Pendant ces années-là, la question à laquelle les pouvoirs publics répondaient était la suivante : comment épargner un maximum de vies pour un coût acceptable pour la collectivité ? La solution passait, certes, par de la répression ciblée. Mais elle reposait avant tout sur la responsabilisation des conducteurs, sur la prévention et l'éducation routière. Le rapport, trop simpliste de notre point de vue, entre accidentologie et vitesse, a justifié l’installation de milliers de radars depuis 2003. La répression est devenue systématique, industrialisée, de plus en plus déshumanisée. Elle s’avère disproportionnée par rapport aux résultats obtenus en matière de sécurité routière. Ce sont ces considérations qui nous ont menés à imaginer ce colloque. »
Une dizaine d’experts de la sécurité routière ont accepté de venir débattre de ce vaste sujet. Mais pas question pour notre association de se contenter de dénoncer les excès de la répression automatisée : nous sommes là aussi pour proposer des alternatives… perche qu’ont évidemment saisie nos intervenants.
En introduction à nos propos, Ari Vatanen, champion du monde des rallyes et ancien député européen, nous a fait l’amitié d’enregistrer un message rappelant que notre comportement au volant, notre responsabilité de conducteurs, doivent toujours être engagés.
Voici cette vidéo :
Puis, dans les détails, nos trois tables rondes ont traité des sujets suivants :
1/La politique de sécurité routière peut-elle encore longtemps se focaliser sur la vitesse alors que la mortalité stagne ?
2/Qualité des secours portés aux victimes d’accidents, sécurité active et passive des véhicules, infrastructures : les grands oubliés de la sécurité routière
3/Les axes à privilégier pour vraiment améliorer la sécurité routière
Pour en débattre, des invités prestigieux :
Olivier Amrane, président du Conseil départemental de l’Ardèche
Patrice Bessone, président national de Mobilians Éducation et sécurité routières
Karine Bonnet, directrice générale de Dekra Automotive
Jean-Michel Constantin, professeur et chef du service de réanimation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière
Pierre Cordier, député des Ardennes
Ludovic Da Mota, social media manager à l’Ecole nationale des professions de l’automobile (GARAC), directeur de France Stunt Organisation
Bernard Darniche, pilote, champion de France et d’Europe des rallyes, cofondateur du Pôle Prévention Risques Routiers
Jean-Max Gillet, délégué général de Maintenance des routes de France
Annick Jacquemet, sénatrice du Doubs
Rémy Josseaume, avocat au barreau de Paris, président de l’Automobile-club des avocats
Jean-Yves Le Coz, professeur en biomécanique, expert de justice en sécurité routière, ancien directeur du laboratoire d’accidentologie de PSA/Renault
Jean-Luc Moreau, animateur et journaliste de Sud Radio
Ari Vatanen, pilote, champion du monde des rallyes, quadruple vainqueur du Paris-Dakar et ancien député européen
Dans le public, de nombreux sympathisants de la Ligue de Défense des Conducteurs nous ont fait l’amitié d’assister aux débats, mais aussi des journalistes, des parlementaires, des professionnels de la filière automobile… mais aussi, notamment, les associations Victimes et Citoyens et Victimes et Avenir, qui ont bien compris que notre objet à tous est commun : mettre en place une politique de sécurité routière efficace, visant vraiment à faire baisser le nombre d’accidents de la route. Ce que n’a pas manqué de souligner Annick Jacquemet, sénatrice du Doubs, venue conclure notre colloque : « Il est sans doute temps de faire un bilan des politiques de sécurité routière menées dans notre pays depuis vingt-cinq ans, afin d’envisager toutes les pistes d’améliorations possibles. Nous avons vu qu’elles existent, chez nous mais aussi chez nos voisins. Je forme donc le vœu que le Parlement s’y attèle. Mon collègue Pierre Cordier en prendra l’initiative, à l’Assemblée nationale, et je vais, pour ma part, m’y employer, au Sénat. »
Notre événement sera donc prolongé par des travaux législatifs que nous suivrons de près et dont nous vous ferons part des avancements. Par ailleurs, nous ne manquerons pas de publier les actes du colloque au plus vite, afin que vous preniez connaissance de tous les échanges qui ont eu lieu pendant nos tables rondes. Autant de travaux à venir qui couronnent les efforts que nous avons déployés durant plusieurs mois pour mettre sur pied cet événement, temps fort pour la Ligue de Défense des Conducteurs en 2024… Temps fort qui n’aurait pas vu le jour sans le soutien indéfectible de nos sympathisants, dont la générosité nous a permis de financer toute l’opération. Nous vous remercions infiniment pour votre engagement à nos côtés !
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