Depuis le mois de février dernier, l’expérimentation de voitures-radars conduites par des chauffeurs privés est menée dans le département de l’Eure. Pour accentuer à grande échelle la répression des conducteurs, les pouvoirs publics s’apprêtent à étendre cette expérimentation à l’échelle d’une région, avant de généraliser les voitures-radars avec chauffeurs à la France entière ! Pour s’opposer à cette nouvelle arme de contravention massive, la pétition de la Ligue de Défense des Conducteurs a déjà rassemblé, en une semaine, 157 533 signataires.
Depuis six mois, 26 voitures-radars confiées au secteur privé sont en circulation dans le département de l’Eure. La prochaine étape vise à étendre cette expérimentation à l’échelle régionale. L’objectif des pouvoirs publics est de confier l’ensemble des 440 voitures-radars, à terme, à des sociétés privées, et d'étendre le procédé à l'ensemble de la France. En 2015, les 320 véhicules, utilisés en moyenne une heure et treize minutes chaque jour, ont flashé 1,5 millions de fois. Les 440 voitures-radars, en roulant 8h par jour - un temps d'utilisation officiellement annoncé par les pouvoirs publics - permettront de flasher 12 millions de fois.
Pour s’opposer à ce déploiement massif qui va entraîner un accroissement phénoménal du nombre de PV, la Ligue de Défense des Conducteurs a lancé une pétition : « Non à la privatisation des radars mobiles embarqués ! » destinée au ministre de l’Intérieur. En une semaine, cette pétition en ligne a déjà rassemblé plus de 157 533 citoyens.
« Avec cette privatisation, l’État vise, a minima, un doublement des recettes des radars. Dès 2017, le Projet de loi de finances prévoit ainsi une augmentation de 25 % de ces recettes. Ce n'est plus de la sécurité, mais une véritable flash-fiscalisation ! », dénonce Pierre-Olivier Cavey, directeur des études et des campagnes de la Ligue de Défense des Conducteurs.
Étonnamment, les clauses de ce marché public de deux millions d'euros sont d'ailleurs confidentielles : seules les entreprises ayant participé au marché public ont accès à ces informations. Signe que cette privatisation répond plus à un objectif de rentabilité que de sécurité ?
Preuve est tristement donnée, en tout cas, que la répression par les radars ne permet pas de faire diminuer la mortalité sur les routes : alors que le nombre de radars est passé de 4 200 à 4 450 en 3 ans, la mortalité routière est en hausse pour la 3ème année consécutive.
« Cette politique répressive ne fonctionne pas : le nombre de flashs et de radars battent des records alors que, dans le même temps, la mortalité routière est en hausse depuis trois ans. Il est grand temps de changer le logiciel de la sécurité routière », poursuit Pierre-Olivier Cavey.
Contact :
Ligue de Défense des Conducteurs
01.43.95.40.20
Pierre-Olivier Cavey
Directeur des études et des campagnes
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