La dernière campagne diffusée par la Sécurité routière prend une fois de plus la vitesse pour cible, pour mieux justifier le racket imposé aux conducteurs. Or d’après le Bilan sécurité annuel réalisé par l’ASFA (association des sociétés françaises d’autoroutes) pour l’année 2015, la somnolence, l’inattention et l’alcool sont les principaux facteurs ayant conduit à un accident mortel sur le réseau autoroutier, loin devant la vitesse !
Une fois de plus, la Sécurité routière dénonce la vitesse sur autoroute comme principal responsable de la mortalité routière. Pourtant ce facteur n’a qu’une implication marginale : 27 victimes sur les 174 tuées sur autoroute.
La vitesse, un facteur mineur d'accidents systématiquement pris pour cible
C'est d'ailleurs ce que s'est empressé de préciser l'ASFA, quelques jours après la sortie du spot de la Sécurité routière, en publiant ses statistiques pour 2015. Ces dernières montrent que la somnolence est impliquée dans 26,3 % des accidents mortels, et responsable de plus d’un quart de ces drames depuis cinq ans. La vitesse, quant à elle, n’est en cause "que" dans 15,5 % des accidents mortels, loin derrière les accidents liés à la prise d’alcool, de drogues et de médicaments (25 %) et l’inattention (16,9 %).
Que ce soit en 2015 ou sur les cinq dernières années, le constat est le même : ces facteurs d’accidents devancent largement la vitesse. Le Bilan de l’ASFA précise également que les accidents mortels liés à la vitesse ont baissé de moitié depuis ces dernières années.
Dès lors, pourquoi la vitesse est-elle est systématiquement dénoncée comme bouc émissaire par les autorités ?
La réponse est simple : il est beaucoup plus facile d’installer un radar que d’ajouter des bandes crénelées sur le bord des voies afin d’éviter les sorties de routes liées à la somnolence.
Un bouc émissaire facile pour taxer le conducteur
Désigner un bouc émissaire permet surtout de justifier plus facilement la politique répressive mise en place.
Rappelons que parmi le top 100 des radars les plus flasheurs, 56 sont situés sur autoroutes et dans une zone où la vitesse était auparavant limitée à 130 km/h.
Pourtant les autoroutes restent le réseau routier le plus sûr et ne représentent que 8,6 % de la mortalité routière.
L'argent de la répression, lui, rapporte 1,7 milliard d'euros par an, un véritable jackpot ! Lutter contre la somnolence, les inattentions ou la conduite sous l’emprise de produits stupéfiants coûte beaucoup plus... et rapporte nettement moins.
Faire baisser la mortalité routière implique de lutter volontairement et clairement contre les réelles causes d’accidents. Et si, au lieu de promouvoir la politique du tout-radar, le gouvernement commençait à s’investir avec autant de force et de détermination contre les vrais facteurs d’accidents ?