En Juin 2009, la Direction de la Sécurité des Infrastructures routières de Belgique a rédigé un rapport détaillé sur la signalisation des chaussées. Remis au Service Public de Wallonie (SPW), ce rapport montre comment déterminer une bonne limitation de vitesse. Il en ressort trois points essentiels complètement à l'opposé de ce que font les pouvoirs publics en France : signalisation crédible, vitesse adaptée, chaussée bien aménagée. Petit mode d’emploi à destination des autorités Françaises !
Messieurs les responsables de voierie en France, vous devriez considérer ce rapport comme votre bible ! Cependant, le « Guide de détermination des limites de vitesse sur le réseau routier » remis au Service Public de Wallonie ne trouve pas vraiment d’écho chez vous. Et pourtant, comme tout produit acheté, il suffit de lire la notice pour savoir comment l’utiliser. Messieurs, selon les autorités de Belgique, déterminer une limite de vitesse, regardez comment ça marche !
1° Une signalisation crédible
Lorsque une personne conduit, les panneaux de signalisation doivent lui permettre de comprendre rapidement et clairement quel comportement adopter. « Si les panneaux n’ont pas de rapport avec l’aménagement de la route, le conducteur ne les respectera pas. » Donc, Messieurs, évitez les 110 km/h sur une quatre-voie en ligne droite parce que nous, conducteurs, nous n’en comprenons pas la raison.
2° Une vitesse adaptée
La vitesse doit être en adéquation avec la lecture que donne la route aux voyageurs. « Si il y un trop grand écart entre la vitesse pratiquée et la vitesse affichée, il est inutile de fixer une limite de vitesse plus basse.» Oui, Messieurs, il faut adapter les limites à la vitesse réelle du trafic. De plus, « la baisse des limites est considérée comme une punition collective. Elle devient donc anti-pédagogique et peut même provoquer l’impatience du conducteur si le tronçon est trop long». Ainsi, Messieurs, oubliez vos projets de baisse de vitesse sur les autoroutes, sur le périphérique ou dans les villes, c’est anti-pédagogique. Et ce n’est pas nous qui le disons !
3° Une chaussée bien aménagée
Les caractéristiques de la chaussée influent sur le comportement des conducteurs. Sur une route rectiligne, droite et sans habitation, l’accélération est une réaction instinctive. La vitesse affichée doit donc correspondre à la chaussée. En outre, « certains aménagements contraignants ne doivent pas être implantés sur une artère où la vitesse est limitée à 50 ou à 70 km/h ». En d’autres termes, Messieurs, pas la peine de mettre des chicanes, des carrefours pavés et autres feux de récompense pour nous faire rouler à 30 km/h dans un lieu limité à 50 km/h. Si il y a des personnes sur la chaussée, rassurez-vous, un conducteur responsable et normal n’aura pas l’idée d’accélérer pour les renverser.
Ce petit mode d’emploi des limites de vitesse, Messieurs les responsables de la voierie, vous montre que le plus important, c’est le comportement du conducteur. Ce dernier adopte la même vitesse que celui qui le précède s’il la juge raisonnable. «La signalisation ne joue quasiment qu’un rôle indicatif mineur face à la sensibilité du conducteur à la sécurité routière ». Les vrais excès de vitesse dus à des « fous du volant » sont rares.
Donc arrêtez de considérer les conducteurs responsables comme des chauffards ! Et utilisez plutôt ce guide pour faire une vraie sécurité routière. Comme vous voyez, d’après les autorités belges, rien de plus simple : il suffit de faire confiance aux gens !