Après plusieurs mois de hausse de la mortalité sur les routes, les autorités n’ont qu’une idée en tête : multiplier les contrôles et poursuivre la traque anti-vitesse. Pourtant, de l’aveu même du Délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, il est trop tôt pour connaître les causes des accidents survenus cet été.
Après une hausse en juillet et en août qui confirme la tendance haussière des premiers mois de l’année (99 morts de plus que sur la même période un an auparavant), les pouvoirs publics dénoncent toujours la vitesse comme principale cause des accidents.
Malgré ces mauvais chiffres, le gouvernement continue donc, encore et encore, la répression par les radars avec la mise en place de 111 radars double-sens supplémentaires. Et il va réunir le 2 octobre prochain un conseil interministériel de la sécurité routière, le premier depuis 2011. Sans surprise, celui-ci risque de déboucher sur encore plus de répression anti-vitesse.
Le pire, c’est que toutes ces mesures répressives anti-vitesse sont prises alors même qu’il est encore trop tôt pour déterminer avec précision les causes des accidents survenus cet été.
D’autant qu’il faut rappeler que selon la sécurité routière, 37 % des causes d’accidents ne sont pas identifiées.
N’en déplaise aux "anti-vitesse", la hausse du nombre de radars et les mesures répressives contre les conducteurs n’ont pas d’efficacité réelle et restent sans effet sur les chiffres de la mortalité routière. Le nombre de morts sur les routes avait commencé à diminuer de façon significative depuis plusieurs dizaines d’années, bien avant la mise en place des premiers radars. Si certains s’acharnent à vouloir croire qu’encore plus de répression de la vitesse entraînera finalement une baisse du nombre de tués, quelle sera la prochaine étape ? Des autoroutes limitées à 50 km/h ? Des radars tous les vingt mètres ?
Bien loin de renforcer la sécurité, cette logique de lutte contre la vitesse désapprend au contraire la conduite aux automobilistes. En effet, afin de ne pas dépasser de quelques kilomètres la vitesse autorisée pour ne pas être sanctionné, on les oblige à conduire les yeux rivés au compteur. Les conducteurs ne font plus attention à leur environnement ce qui peut conduire dès lors à bon nombre d’accidents.
Face à cet excès de répression, la Ligue de Défense des Conducteurs lutte sans relâche contre les mesures anti-vitesse inutiles des pouvoirs publics, et milite pour que des mesures permettant réellement de sauver des vies soient mises en place : sachant de 40 % des accidents mortels impliquent les infrastructures, combien de vies aurait pu être épargnées si, au lieu d'installer de nouveaux radars, les pouvoirs publics réparaient les tronçons qui, eux, sont parfaitement identifiés comme étant dangereux ?