Non seulement les radars de feu rouge sont inutiles pour la sécurité routière, mais ils provoquent des accidents supplémentaires aux carrefours où ils sont installés. La Ligue de Défense des Conducteurs soutient le maire de Linas, dans l'Essonne, qui se bat pour retirer les radars de feu rouge dans sa commune.
Il est légitime de sanctionner les personnes qui "grillent" un feu rouge et mettent en danger les autres conducteurs. Sauf que les radars de feu rouge, bien loin de remplir cet objectif, provoquent en réalité de nombreux accidents, et ont même augmenté la dangerosité de certains carrefours ! La raison est simple : craignant d’être flashés lorsqu'ils passent à l'orange - si le feu devient rouge alors que l'on traverse l'intersection, le risque existe ! - les conducteurs pilent brusquement devant le feu, et provoquent des collisions avec les véhicules arrivant derrière eux.
Sept fois plus d'accidents !
Les exemples d'accidents de ce genre sont très nombreux. A Brunoy (Essonne), entre 1 et 4 accidents étaient recensés chaque année au niveau des feux installés sur la N6. Après l'installation des radars de feu, jusqu'à sept fois plus d'accidents ont désormais lieu chaque année ! Face à cela, la seule réponse des pouvoirs publics a été d'abaisser la vitesse à 50 km/h, au lieu de retirer le radar de feu… « Depuis que ces radars sont installés, il y a en moyenne un accident par semaine, alors qu’il n’y en avait pas avant », témoigne un commerçant à Rouen (76) dans le magazine AutoPlus, alors qu'un riverain de Saint-Chamas (13) parle de « coups de freins intempestifs, accidents une à deux fois par semaine : une conductrice a même été blessée récemment ».
Jean Chapelon, accidentologue et ancien secrétaire général de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) avait déjà alerté les parlementaires à ce sujet en juin 2011. Selon lui, « l’enjeu des feux rouges est faible car il y a très peu de tués aux feux rouges ». En outre, « la baisse des accidents latéraux est compensée par la hausse des chocs à l’arrière ». Pour lui, « la perte de points (liée aux radars de feu rouge, NDLR) risque d’être énorme pour une efficacité assez limitée ».
Car de nombreux conducteurs se retrouvent également injustement pénalisés, lorsqu'ils franchissent par exemple un feu à l'orange pour éviter une collision, ou lorsqu'ils passent au rouge pour laisser passer un véhicule de secours, et sont ensuite dans l'impossibilité de prouver leur bonne foi pour éviter les 4 points en moins sur leur permis, et les 135 € d'amende.
Face à ce constat d'inutilité et de dangerosité des radars de feu rouge, François Pelletant, le maire de Linas, dans l'Essonne, se bat depuis plusieurs années pour faire retirer les appareils installés sans aucune concertation à hauteur de sa commune, sur la N20, et qui dépendent donc de l'Etat. Avant leur installation (en 2011), il y avait eu entre 2009 et 2010 une moyenne de 6 accidents par an à ce carrefour. Depuis, leur nombre a doublé ! Après avoir alerté à de nombreuses reprises les autorités locales, le maire a ainsi été contraint d'installer des panneaux pour prévenir les conducteurs du danger.
L'équipe de la Ligue de Défense des Conducteurs a été à la rencontre du maire de Linas, et prépare une action de soutien en sa faveur, d'autant que le gouvernement a prévu de relancer l'installation de radars de feu supplémentaires. Objectif de notre mobilisation : obtenir le retrait des radars de Linas, et ainsi faire jurisprudence pour lancer une action contre les radars de feu rouge au niveau national !