La Ligue de Défense des Conducteurs a mené l’enquête sur l’utilisation de l’argent issu de la répression routière. Malgré une hausse de la mortalité routière depuis deux ans, que les bons chiffres d'avril ne parviennent pas à faire oublier, l’argent des conducteurs est toujours détourné par l’État pour financer des politiques publiques sans aucun lien avec la sécurité des usagers de la route.
Cette étude qui se penche sur les lois de finances et les comptes d’affectation spéciale démontre que l’argent de la répression routière ne contribue pas à l’amélioration des conditions de circulation. Les premiers mois de l’année 2016 sont catastrophiques sur les routes françaises : le nombre de morts est en hausse de 3,3 % au premier trimestre, faisant suite à deux années de hausse, alors même que l’entretien des routes et l’état du réseau sont en berne. « La politique répressive va rapporter 1,68 milliard d’euros à l’État cette année, et pourtant, les deux tiers de ces recettes sont affectées à des politiques publiques étrangères à la sécurité routière », s’indigne la Ligue de Défense des Conducteurs.
Les usagers de la route participent ainsi au désendettement de l’État, financent les transports en commun ou les collectivités locales et alimentent le budget général de la République. « Le gouvernement se moque ouvertement des usagers de la route. Les radars sont un impôt déguisé qui pèse exclusivement sur les conducteurs », s’insurge la Ligue de Défense des conducteurs.
La multiplication de radars de plus en plus sophistiqués permet ainsi de financer des politiques publiques sans aucun lien avec l’amélioration des routes. Face à des infrastructures de transport routier en mauvais état et au peu d’investissement dans la formation et la prévention, les conducteurs sont doublement victimes d’une politique de sécurité routière qui vise uniquement à faire du chiffre au détriment de la sécurité.
Symbole de cette politique du chiffre : entre 2005 et 2015, les sommes allouées aux radars ont quasiment été multipliées par deux. « Le réseau routier français ne serait-il pas en bien meilleur état aujourd’hui si l’enveloppe qui lui est consacrée avait connu la même évolution que celles des radars en dix ans ? », demande l’association de défense des conducteurs.
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