Le gouvernement veut augmenter les recettes des radars de 10 % l’année prochaine. Le Projet de loi de finances pour 2018 vient de dévoiler la volonté des pouvoirs publics : augmenter les recettes des radars en déployant 100 nouveaux appareils supplémentaires d’ici à fin 2018. Sous couvert de sécurité des usagers, l’objectif est encore une fois uniquement d’augmenter les recettes.
Après une hausse des recettes de 25 % en 2017, le gouvernement poursuit sa politique de flash-fiscalisation avec une augmentation prévue de 10 % l’année prochaine. 4 700 radars contrôleront les usagers de la route d’ici à fin 2018, soit 100 de plus que cette année. Outre le déploiement de nouvelles machines, l’objectif est également de renouveler les systèmes les plus anciens par des appareils beaucoup plus efficaces pour sanctionner les conducteurs. Le déploiement des voitures-radars confiées au secteur privé, dont le nombre va passer de 383 à 440 ; l’augmentation de 62 radars autonomes, pour atteindre 310 équipements fin 2018 ; ou encore la mise en place de 200 itinéraires leurres, vont faire exploser le nombre de flashs et de contraventions. « Toujours plus de mesures répressives alors même que la mortalité routière continue d’augmenter, quand les pouvoirs publics vont-ils comprendre qu’il faut enfin changer de logiciel ? » s’insurge Pierre-Olivier Cavey, directeur des études et des campagnes de la Ligue de Défense des Conducteurs.
Pour justifier ces nouveaux radars, le gouvernement prend pour cible la vitesse et ce, alors même que la vitesse moyenne décroit. Selon les lois de finances de 2015 à 2017, la vitesse moyenne est en baisse : 80,1 km/h en 2015, 78,5 km/h en 2016 et 77 km/h en 2017. Le projet de loi de finances de 2018 prévoit même une nouvelle baisse pour l’année prochaine.
Malheureusement, si les budgets alloués à la répression explosent pour alimenter la tirelire de l’Etat, les routes françaises, elles, continuent de se dégrader faute d’entretien. Les dépenses d'investissement des départements dans le réseau routier ont ainsi baissé de 30 %, passant de 4,7 milliards en 2008 à 3,3 milliards d’euros en 2014. Entre 2009 et 2015, les dépenses de l’Etat allouées à l’entretien des routes ont également baissé de 100 millions d’euros. « Les enveloppes budgétaires doivent servir à la sécurité des usagers de la route, notamment en matière d’entretien du réseau, de prévention et de formation. Ces mesures ont fait leurs preuves ! La politique du tout-radars n’a qu’un seul objectif : faire du chiffre au détriment de la sécurité » conclut Pierre-Olivier Cavey.
Contact :
Ligue de Défense des Conducteurs
01.43.95.40.20
Pierre-Olivier Cavey, directeur des études et des campagnes
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.