La Ligue de Défense des Conducteurs s’interroge sur la réutilisation des portiques écotaxe, maintenus malgré l’abandon de cette mesure. En octobre 2014, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a annoncé l’abandon de l’écotaxe. Les portiques devraient donc être démontés. Pourtant, après un appel d’offres en avril 2015 en ce sens, aucune entreprise n’a été sélectionnée et les portiques sont toujours là ! Et surprise, le 20 janvier 2016 l’État annule ce marché public.
À quoi joue le gouvernement ? Après l’abandon définitif de l’écotaxe en octobre 2014, suite notamment à la colère des bonnets rouges, les 160 portiques installés sont toujours là. Fin avril 2015, à la date de l’expiration de l’appel d’offres, plusieurs entreprises s’étaient positionnées pour ce marché de démontage évalué à 10 millions d’euros. Pourtant, de l’aveu même du directeur des infrastructures de transport du ministère de l’Écologie, « aucun marché n’a encore été signé ». Et pour cause, le 20 janvier dernier l’État a annulé l’appel d’offres.
Il semble même que les pouvoirs publics réfléchissent à la façon de réutiliser ces portiques, contre l’intérêt des conducteurs. Des discussions avec les ministères de l'Intérieur, de l'Économie, la gendarmerie et les douanes sont ainsi en cours. « Ils pourraient peut-être avoir une utilité en matière de sécurité » précise le même directeur au sein du ministère. « Quand on sait que sécurité routière rime avec radars, les conducteurs peuvent s’inquiéter. L’écotaxe est abandonnée, ces portiques doivent tous être démontés sans délai », s’insurge Christiane Bayard, Secrétaire Générale de la Ligue de Défense des Conducteurs.
Sans compter que la réutilisation éventuelle des portiques écotaxe représenterait encore un investissement conséquent, alors que l’État doit déjà rembourser 803 millions d'euros à la société Ecomouv’, chargée du fonctionnement des portiques et de la gestion de cette taxe (403 millions d’euros déjà versés plus 400 millions d’euros échelonnés jusqu’en 2024) ! « Si l’on comptabilise les 300 millions d’euros de dédommagement que réclament les sociétés de télépéage, qui devaient équiper les camions des boîtiers écotaxe, cela représente plus d’un milliard d’euros qui aurait pu être investi au service de la sécurité routière » conclut Christiane Bayard.
La Ligue de Défense des Conducteurs demande aux autorités de relancer l'opération de démontage de ces portiques et de mettre un point final à cet effroyable scandale.
Contact :
Christiane BAYARD – Secrétaire Générale
06.11.29.47.69 / 01.40.01.06.51
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