Lutter contre l'autophobie, c'est un combat qui mobilise la Ligue de Défense des Conducteurs, comme le 80 km/h ou la répression systématique. Alors que la Saint-Valentin approche, nous avons voulu déclarer notre attachement à l'automobile, en participant à un colloque sur le thème "Patrimoine et culture automobile en France : conservation, histoire et devoir de mémoire", organisé par le Comité des constructeurs français d'automobiles.
La défense du conducteur passe bien sûr par la valorisation du patrimoine et de la culture automobile, mais les initiatives en France sont encore rares. Dans ce climat délétère où l'automobile focalise toutes les rancœurs - pollution, violence routière -, les voix qui s'expriment pour célébrer cet instrument de liberté, toujours utilisé au quotidien par près de 9 Français sur 10*, ne se font guère entendre… Si l'on excepte, bien sûr, les multiples initiatives et prises de parole de la Ligue de Défense des Conducteurs.
C'est pourquoi, lorsque le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) a sollicité la responsable communication de la LDC, Alexandra Legendre, pour intervenir lors d'une des tables rondes organisées fin janvier, nous avons profité de l'occasion pour rappeler, en résumé, la définition du nom "culture" du point de vue sociologique, à savoir "ce qui est commun à un groupe d'individus", qui englobe les modes de vie… En l'occurrence, notre besoin – et notre droit - de nous déplacer en voiture !
La quinzaine d'autres experts invités à participer à ce colloque n'ont évidemment pas manqué d'exprimer leur attachement à l'automobile, ainsi que leurs regrets de la voir pointée du doigt et accusée de tous les maux. Nous avons sélectionné pour vous les citations de trois de ces intervenants extérieurs à la Ligue de Défense des Conducteurs, dont les propos incarnent particulièrement bien nos propres valeurs.
Christian Peugeot, président du CCFA :
"On ne peut valoriser et défendre le produit automobile sans s’appuyer sur l’histoire, donc sur ses racines. La voiture fait partie d’un patrimoine partagé, y compris par ceux qui critiquent les voitures actuelles, car chacun a des souvenirs familiaux automobiles. C'est un patrimoine qu’il faut faire vivre."
Mathieu Flonneau, maître de conférences en histoire contemporaine, université Paris I et chercheur :
"Nous sommes au cœur de ce que représente l’automobilisme, c'est-à-dire l’exercice d’une liberté, d’un libre arbitre et de l’immense responsabilité qui va avec […]. Le partage de l’humanisme, de l’universalisme de l’automobilisme, devient selon moi un impératif, faute de quoi on ne nous reconnaîtra plus comme des défenseurs légitimes d’un objet industriel réellement sensationnel, dont la destinée n’est pas de tomber dans l’oubli. Autrement dit, et c’est une piste, il faut en faire un altruisme et réfléchir aux moyens de rendre l’automobilisme plus soutenable, plus responsable et plus intégré. Comment finalement cultiver un lieu de mémoire heureux ? Car c’est ce qu’est l’automobile et ce qu’elle doit rester."
Xavier Horent, délégué général du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) :
"On n’a jamais aussi mal parlé de l’automobile qu’aujourd'hui. Le terme de mobilité est sur toutes les bouches, au singulier ou au pluriel. On en oublie le produit, le patrimoine technique et technologique qu’il matérialise de façon extraordinaire […]. Il se trouve que le titulaire actuel du poste de ministre de la Culture (Franck Riester) est un ancien concessionnaire. Je l’ai paradoxalement aussi peu rencontré que depuis qu’il a été nommé à cette fonction. Le monde automobile, les milieux de la mobilité et ceux de la culture ne se fréquentent à mon avis pas suffisamment. Nous sommes un peu schizophrènes, ce qui permet à un climat « autophobe » de perdurer […]. On résume un peu trop l’automobile à ses problèmes, en méconnaissant le potentiel de solutions qu’elle recèle pour l’avenir et l’humanisme qui la sous-tend […]. Il ne faut pas avoir l’automobile honteuse. Je crois que nous devons sortir des débats manichéens à propos de l’automobile et de la mobilité dans nos villes. Nous devons prendre garde, en particulier à Paris, à ce que le périphérique ne devienne pas une sorte de mur à l’intérieur duquel les Parisiens intra-muros seraient protégés. La mobilité constitue un droit pour tous. C’est ce que nous souhaitons affirmer à l’occasion du débat sur les municipales, en sortant de la vision caricaturale qui est parfois de mise lorsqu’on parle de nos métiers."
Tous ces propos, auxquels la Ligue de Défense des Conducteurs adhère pleinement, nous motivent encore davantage à nous mobiliser pour garantir notre droit d'utiliser notre voiture. Comptez sur nous !
*Source : sondage Ipsos/Transdev/France Bleu réalisé en septembre 2019