Paris, le 4 février 2022 – La Ligue de Défense des Conducteurs l’avait annoncé en décembre dernier : la verbalisation des véhicules circulant à l’intérieur de l’autoroute A86 en violation des restrictions d’une Zone à faibles émissions, qui devait démarrer dès la fin 2021, était reportée à 2023. En cause, le retard pris par le dispositif du contrôle sanction automatisé. C’est pour la même raison que la Métropole du Grand Paris a aussi décidé de différer le bannissement des véhicules Crit’Air 3 à début 2023, plutôt qu’au 1er juillet 2022. Six mois de plus pour souffler sont toujours bons à prendre, mais cela ne résout pas le problème de mobilité des conducteurs franciliens aux budgets les plus serrés… ni le scandale de la vidéoverbalisation, qui frappera aveuglément ces mêmes personnes dans quelques mois.
Dans notre étude publiée en juin 2021, intitulée « ZFE, la grande cacophonie » (à lire ici), notre association réclamait un moratoire pour l’instauration des Zones à faibles émissions, ces grandes métropoles dont la mise en place à un rythme trop accéléré se révèle synonyme d’assignation à résidence, d’aggravation de la fracture sociale, de dégradation de la liberté de se déplacer… pour un bénéfice environnemental sans rapport avec les contraintes générées pour les conducteurs au quotidien.
Notre appel au gouvernement était alors resté lettre morte. Aujourd’hui, ce n’est pas la toute récente annonce de la Métropole du Grand Paris, l’une des dix premières ZFE créées en France, qui reporte l’interdiction de circuler des véhicules Crit’Air 3 à début 2023 au lieu du 1er juillet 2022, qui va nous donner satisfaction. Car ses motivations sont principalement liées à son impossibilité de sanctionner les conducteurs qui ne respecteront pas ces injonctions à ne pas circuler… Ceci s’explique principalement par le retard de la mise en place de la vidéoverbalisation, qui permettra d’identifier ceux qui roulent à bord de véhicules Crit’Air 4, 5 et non classé (et aussi donc, Crit’Air 3 à partir de 2023) n’est pas prête.
Rappelons-le, la seule faute de ces « contrevenants » consistera, en résumé, avoir été dans l’incapacité financière d’échanger leur véhicule considéré comme trop ancien par un plus récent. « Cette injustice flagrante transformera immanquablement chaque conducteur verbalisé en volcan prêt à exploser, alerte Nathalie Troussard, Secrétaire générale de la Ligue de Défense des Conducteurs. Ces quelques mois de report d’interdiction des Crit’Air 3 dans la Métropole du Grand Paris ne font que temporiser un mouvement social qui, à terme, sera national et enflera à mesure que les contraventions tomberont. »
Certes, la mise en place de la vidéoverbalisation dans le cadre des ZFE, puis les premiers avis d’infraction (amende forfaitaire de 68 € pour les véhicules légers, 135 € pour les poids lourds) ne se concrétiseront que début 2023. Mais la Ligue de Défense des Conducteurs avertit le futur président de la République : ces « PV pour pauvres » donneront à son début de quinquennat un sérieux goût de Gilets jaunes.
Pour en savoir plus :
Ligue de Défense des Conducteurs
Alexandra Legendre
Responsable Pôle Études et Communication
01 43 95 43 00/06 37 85 26 06
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.