Zone à faibles émissions de la Métropole du Grand Paris : omerta sur les désastreux résultats de la consultation publique 2024

Paris, le 25 février 2025 – L’automne dernier, notre association s’était « émue » du manque de communication accompagnant la consultation publique diligentée par la Métropole du Grand Paris du 19 septembre au 14 octobre, interrogeant les citoyens sur son « projet de Zone à faibles émissions ». À quelques mois de l’interdiction des véhicules à vignette Crit’Air 3 écartant du jour au lendemain 23 % du parc automobile, le sujet était pourtant brûlant ! Curieux du résultat, nous avons fini par mettre la main sur la synthèse globale des avis exprimés, publiée en toute discrétion. Normal : d’abord 0,03 % de la population seulement a participé et ensuite, 94 % des répondants sont opposés à la ZFE. Désastreux.

1 752 contributions enregistrées sur 5,6 millions d’habitants dans la Zone à faibles émissions du Grand Paris. À la LDC, nous avons cru tomber de notre siège en découvrant le piètre résultat de la consultation publique organisée par la Métropole à l’automne 2024, discrètement publié dans une Synthèse globale quelques semaines plus tard. Cette consultation demandait aux citoyens de donner leur avis sur la mise en place de la ZFE et le déclenchement de l’interdiction de circuler aux véhicules Crit’Air 3 (immatriculés entre janvier 2006 et décembre 2010 pour les modèles diesel, ou entre janvier 1997 et décembre 2005 pour l’essence), prévue pour le 1er janvier 2025. Seulement 0,03 % de participation, on aurait difficilement pu faire pire !

Mais comment jeter la pierre aux 99,97 % de la population concernée qui ne se sont pas exprimés ? Si, à la Ligue de Défense des Conducteurs, nous avons « fait le boulot » avec un communiqué de presse (26/09/2024) mentionnant l’existence de cette consultation, si une poignée de collectivités s’en sont fait l’écho, cette initiative du Grand Paris n’a pas été relayée auprès du grand public. C’est comme organiser une élection sans donner les dates d’ouverture de scrutin… Pourtant, si l’on en croit le Budget primitif 2024 de la Métropole (page 16), 300 000 euros de crédits ont été alloués aux consultations citoyennes. Il ne fallait pas hésiter à piocher dans ce budget ! Ce n’est pas comme si le sujet ne le justifiait pas pleinement : avec l’élargissement de l’interdiction de circulation aux véhicules Crit’Air 3, 1,2 million de conducteurs sont désormais « interdits de ZFE ».

À cette déconfiture s’ajoute le verdict, désastreux pour la Métropole, des participants : 94 % ont exprimé un avis défavorable ! Et seulement 2 % se déclarent en faveur des ZFE (4 % s’avèrent « neutres ou ambivalents »).

« Ce rapport réalise la synthèse des avis exprimés de façon spontanée par des contributeurs, habitant ou non la Métropole du Grand Paris. Il ne constitue pas un sondage représentatif des usagers concernés par la ZFE métropolitaine », s’empresse de préciser le document publié par la Métropole, en tout petit, en bas de la page 3. Gageons que si les pourcentages récoltés avaient été inversés, on en aurait entendu parler dans le Landerneau !

Reste que des fonds publics ont été consacrés à cette consultation publique passée sous silence. Tout comme pour la synthèse de 22 pages, dont la qualité est indéniable. D’autant que les avis exprimés s’accompagnent d’arguments pertinents et maintes fois utilisés par la LDC : impact social et économique disproportionné, fracture territoriale accentuée, transports en commun saturés, manque d’alternatives réalistes, insuffisance des aides financières… Dommage que les dirigeants de la ZFE du Grand Paris n’en aient strictement tenu aucun compte, puisque ces avis sont « non-représentatifs » (sachant que pour adopter une tarification de stationnement hors de prix pour les véhicules de plus de 1,6 tonne, la mairie de Paris, de son côté, avait trouvé très « représentative » la majorité d’avis favorables votée par 5,7 % des électeurs de la capitale…).

Depuis ce simulacre de consultation publique dont les résultats ont manifestement été directement jetés aux oubliettes, la médiatisation des Zones à faibles émissions s’est envolée. Au siège de notre association, nous ne comptons plus les appels paniqués de conducteurs pour qui le sujet était auparavant complètement méconnu.

Peut-être serait-il temps alors de demander vraiment l’avis des citoyens, maintenant qu’ils sont au courant des dégâts sociaux que ne manqueront pas de provoquer les ZFE ? Surtout lorsque le non-respect des restrictions de circulation coûtera 68 € de PV aux contrevenants, une promesse qu’on nous annonce pour 2026. On verrait alors si le résultat serait « représentatif »…

 

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter :

Contact presse

Ligue de Défense des Conducteurs, Alexandra Legendre : 06 37 85 26 06

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