Au 1er janvier 2024, il ne reste plus que deux Zones à faibles émissions « effectives » : seules Paris et Lyon doivent, à ce jour, respecter le calendrier d’application de ces mesures de restriction de circulation. Pour la quarantaine d’autres agglomérations concernées, dites « territoires de vigilance », les échéances ont été extrêmement assouplies. Notamment grâce aux nombreuses actions que notre association a menées, comprenant une étude au vitriol sur les conséquences sociales des ZFE… N’empêche que le tout reste nébuleux.
Alors que nos sympathisants commencent à nous faire parvenir leurs premiers PV pour non-respect de « leur » Zone à faibles émissions (adressés uniquement à la volée, en attendant leur automatisation en 2026, lire notre article sur le sujet), il nous a semblé opportun de faire un point sur l’étendue des dégâts de ces restrictions de circulation pour cause de voiture trop ancienne… certes nettement plus limitée que lorsqu’elles ciblaient 45 métropoles françaises !
En effet, au 1er janvier 2025, sur les cinq agglomérations initialement prévues pour interdire les véhicules Crit'Air 3 (voitures diesel de plus de 14 ans et essence de plus de 19 ans), seules Paris et Lyon passeront à l'action. Aix-Marseille, Strasbourg et Rouen ne sont ainsi plus concernées par cette restriction. La raison avancée par le gouvernement ? Ces trois villes sont passées en dessous des seuils réglementaires de qualité de l’air. Pour autant, un certain nombre de métropoles, même sans y être contraintes, ont souhaité rester dans la « dynamique » des ZFE.
Afin de vous y retrouver, nous avons conçu une carte de France de ces métropoles (ci-dessus), résumant les interdits suivants, au 1er janvier 2024 :
- Pour les territoires ZFE effectifs :
- Grand Paris : interdiction aux voitures particulières Crit'Air 4, 5 et non classées + véhicules utilitaires légers et poids lourds Crit'Air 4, 5 et non-classés
- Lyon : interdiction aux voitures particulières Crit'Air 4, 5 et non classées + véhicules utilitaires légers et poids lourds Crit'Air 3, 4, 5 et non-classés
- Pour les territoires ZFE de vigilance :
- Rouen : interdiction aux voitures particulières Crit'Air 4, 5 et non classées + véhicules utilitaires légers et poids lourds, 4, 5 et non-classés
- Reims : interdiction aux voitures particulières Crit'Air 4, 5 et non classées + véhicules utilitaires légers et poids lourds, 4, 5 et non-classés
- Grenoble : interdiction aux voitures particulières Crit'Air 4, 5 et non classées + véhicules utilitaires légers et poids lourds, 4, 5 et non-classés
- Strasbourg : interdiction aux voitures particulières Crit'Air 4, 5 et non classées + véhicules utilitaires légers et poids lourds, 4, 5 et non-classés
- Toulon : interdiction aux véhicules particulières Crit’Air 5 et non-classés + véhicules utilitaires légers et poids lourds Crit’Air 5 et non-classés
- Marseille : interdiction aux voitures particulières Crit'Air 4, 5 et non classées + véhicules utilitaires légers et poids lourds Crit'Air 4, 5 et non-classés
- Toulouse : interdiction aux voitures particulières Crit'Air 4, 5 et non classées + véhicules utilitaires légers et poids lourds Crit'Air 4, 5 et non-classés
- Montpellier : interdiction aux voitures particulières Crit'Air 4, 5 et non classées + véhicules utilitaires légers et poids lourds Crit'Air 4, 5 et non-classés
- Nice : interdiction aux véhicules utilitaires Crit’Air 5 et non-classés + poids lourds Crit’Air 4, 5 et non-classés
- Saint-Étienne : interdiction aux véhicules utilitaires légers et poids lourds non-classés
Pour rappel, si vous entrez dans une ZFE, vous devez avoir collé sur votre pare-brise l’une des vignettes suivantes (attention, donc, au risque de PV à la volée si vous ne l’arborez pas).
Aujourd’hui, concrètement, à peine plus de 1 million de propriétaires de voitures résidant dans les ZFE de Paris et Lyon sont « non grata » dans leurs propres rues, simplement parce que leur voiture est trop ancienne. À comparer aux 17 millions des débuts… Mais si ces personnes continuent à rouler avec leurs vieux véhicules, ce n’est pas par gaîté de cœur : c’est simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens de faire autrement ! Cette mesure reste donc profondément inéquitable, puisque sous couvert d’écologie, elle ostracise une partie de la population. Tant que ce problème ne sera pas réglé – et les subventions ne seront jamais assez élevées pour ce public au budget extrêmement contraint –, alors l’injustice sociale continuera à entacher cette mesure environnementale.