Pour que nous matraquer de PV lui coûte moins cher, le gouvernement veut mettre en place un système qui va nous pénaliser encore plus, avec la généralisation des PV envoyés par email. À la clef : des difficultés supplémentaires pour le paiement, et un gros risque de faire de vous la cible d'arnaqueurs en série !
Fini, les PV reçus par courrier ? C'est en tout cas l'objectif du gouvernement. En effet, pour que l'émission des PV qui lui rapportent tant lui coûtent moins cher, le gouvernement a décidé de nous compliquer la vie à nous, conducteurs !
À partir de juin prochain, vous recevrez donc vos avis de contraventions par email, si celui-ci figure dans le fichier central des immatriculations. Concrètement, vous recevrez dans un premier temps un email vous informant que vous avez reçu une contravention. Il faudra alors cliquer sur le lien figurant dans le message, pour accéder à une page vous demandant si vous souhaitez que cet avis de contravention soit dématérialisé.
Si vous cochez "oui", vous aurez accès au PV en question au format PDF.
Attention ! Premier piège
Une fois ce bouton coché, vous ne pourrez plus faire machine arrière. Il faudra alors obligatoirement régler la contravention en ligne, sans possibilité de régler par chèque. Idem si vous vouliez contester : tout devra obligatoirement se faire en ligne. Tant pis pour vous si vous avez coché la case par erreur, ou bien si vous n'arrivez pas à générer le PDF de l'avis de contravention : aucun appui logistique n'est prévu ! Ce sera à vous de vous débrouiller. Seul. Y compris ceux qui ont du mal à manier l'outil informatique, à commencer par les personnes âgées…
De quoi démultiplier le risque, pour tous ceux qui n'auront pas réussi à télécharger leur PV ou à le payer en ligne, de voir arriver, quelque temps plus tard, le PV majoré… et les montants d'amende faramineux qui vont avec :
-180 € d'amende pour avoir roulé à 81 km/h sur une nationale ou 131 km/h sur autoroute !
-375 € pour avoir roulé à 31 ou 32 km/h en ville !!!
Oui, le quart du SMIC, pour 1 km/h ou 2 au-dessus de la limitation…
Si vous n'avez pas cliqué sur le lien, ou avez refusé le téléchargement du PV, vous recevrez ce même avis de contravention par courrier, et le délai avant majoration sera calculé à partir de cet envoi postal.
La porte ouverte aux arnaques
Ce système va aussi nous transformer en véritables cibles pour tous les arnaqueurs du web : en clair, les faux avis de contravention par email, destinés à vous soutirer de l'argent, voire vos données personnelles (permis de conduire, carte d'identité…), vont pulluler !
Car comment savoir à l'avance que l'on va recevoir un PV ? Entre les radars devenus quasi invisibles et ceux qui, comme les voitures-radars qui nous traquent dans la circulation, ne flashent même plus, c'est devenu presque impossible. Et, dans le doute, beaucoup de conducteurs cliqueront… et paieront.
Il suffit de voir le nombre d'emails frauduleux et d'arnaques qui fleurissent actuellement avec les vignettes "Crit'Air" pour imaginer l'ampleur du carnage qui s'annonce. Récemment, le Service d'analyse stratégique de la criminalité organisée a ainsi alerté sur l'explosion des arnaques liées à la vignette Crit'Air, qui va devenir obligatoire pour circuler dans les "ZFE", ces zones bientôt interdites à une voiture sur deux, et qui doit obligatoirement être commandée en ligne.
Flairant le "bon filon", de nombreux escrocs ont mis au point des techniques pour vous soutirer votre argent, en vous envoyant un email ou un SMS sur lequel figure des données recueillies illégalement. Ce message vous redirige ensuite vers un faux site Internet en tout point semblable au site officiel, sur lequel on vous invite à payer, voire à saisir vos données bancaires, qui seront ensuite piratées : le cauchemar !
Pour les conducteurs, c'est vraiment la double peine : déjà taxés par le gouvernement avec des PV qui, rappelons-le, concernent dans 6 cas sur 10 des mini-dépassements de moins de 5 km/h, bon nombre d'entre nous vont ainsi, avec cette mesure, se retrouver face à des difficultés pour procéder au paiement et/ou risquer un PV majoré, ou alors risquent de se voir soutirer de l'argent par des escrocs en ligne.
Face à cette menace, la Ligue de Défense des Conducteurs va se montrer extrêmement vigilante, et exiger du gouvernement que la dématérialisation ne devienne jamais une obligation et reste une simple option.