Victoire ! Les députés ont enterré le projet visant à autoriser les maires à installer des radars anti-vitesse dans leur commune, sans demander l'autorisation au préfet. Votre forte mobilisation – notre pétition contre la prolifération des radars en ville a réuni 46 000 signatures – et notre courrier envoyé à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, pour l’avertir de notre farouche opposition à cette lamentable initiative pour taper à nouveau dans le portefeuille des conducteurs, ont porté leurs fruits.
Bye bye, l’amendement n° 1217 au projet de loi Sécurité globale ! Les députés n’ont finalement pas soutenu la proposition ébauchée par Gérald Darmanin, au début du mois. Dans une interview accordée à Ouest France, le ministre de l’Intérieur avait alors envisagé d’offrir la possibilité aux maires « d’installer des radars fixes sans l’autorisation des préfets ». Cette proposition avait trouvé un écho auprès d’une quinzaine de parlementaires, qui avaient donc déposé ce fameux amendement dans la foulée. Leur programme, que nous reproduisons ici, faisait froid dans le dos : « À titre expérimental, selon des modalités fixées par décret, le maire peut, par arrêté motivé, décider de l’implantation de dispositifs fixes ou mobiles de contrôle automatisé des données signalétiques des véhicules afin de réguler la vitesse, les nuisances sonores ou la pollution atmosphérique sur le territoire de la commune. »
Concrètement, rien n’avait été scénarisé. Qui achète ces nouveaux radars (villes ou État ?), qui les entretient (services municipaux ou entreprises diligentées par la préfecture ?), dans quelles caisses tombent les revenus engendrés par les PV (un pourcentage ou la totalité pour les communes) ? Aucune réponse à ces questions n’avait été avancée. Mais peu importe que la méthodologie ait été bâclée : c’était une nouvelle menace qui planait au-dessus de la tête des conducteurs. Au-delà de la déferlante de flashs, des pertes de points de permis, de la nouvelle source de stress au volant – en ville, il semble pourtant évident que notre attention soit concentrée sur autre chose que la crainte des radars –, notre association s’inquiétait aussi de la tentation pour les municipalités de faire gonfler leur budget avec ces recettes tombées du ciel (enfin, plus exactement, du coin de la rue).
Plus de 46 000 signatures à notre pétition
Voilà qui justifiait amplement que la Ligue de Défense des Conducteurs mette immédiatement en place une vaste mobilisation de nos sympathisants, à travers une pétition baptisée « Non à la prolifération des radars en ville ». Lancée le 10 novembre, il ne lui a fallu que quelques jours pour dépasser les 46 000 signatures. Ce plébiscite anti-amendement n° 1217, nous en avons aussitôt fait part au ministre de l’Intérieur… à qui nous avons demandé de retirer du projet de loi. Nous avons procédé de même avec les députés qui l’avaient déposé. En parallèle, notre association a alerté tous les médias, afin de les sensibiliser à cette nouvelle tentative d’intimidation visant, une fois de plus, tous les détenteurs d’un permis de conduire.
Nul doute que notre prise de position, ferme et sans appel, a pesé dans la balance ce samedi 21 novembre, alors que cet amendement était étudié à l’Assemblée nationale. En effet, ce dernier n’a même pas passé l’étape de la première lecture. Célébrons ensemble cette savoureuse véritable victoire (merci à tous d’avoir signé et relayé notre pétition !), mais ne baissons pas la garde. Parce qu’avec le gouvernement de Jean Castex, nous ne pouvons jamais être sûrs qu’une mauvaise idée, sur laquelle une porte vient d’être violemment refermée, ne tentera pas de repasser par une fenêtre ou un soupirail…