La Ligue de Défense des Conducteurs alerte sans relâche les usagers de la route comme les élus d'un phénomène apparu sur nos routes en 2018, en Normandie : la privatisation des voitures radars. Il s'agit des véhicules "flasheurs" banalisés dont la conduite est transférée à des entreprises. Ce sont donc, de plus en plus, des chauffeurs privés qui font circuler ces dispositifs de contrôle de la vitesse, à la place des policiers et des gendarmes.
De région en région, cette "externalisation de la conduite" est programmée pour couvrir tout le pays en 2021. Or de récentes informations montrent que la privatisation du contrôle s'accélère : alors que le 10 septembre 2020, elle concernait 40 véhicules radars sur 402, le Projet de loi de finances pour 2021 révèle que, dès l'an prochain, l'objectif est de 223 véhicules privatisés (six fois plus qu'en 2020) sur un total de 450 (+12%) ! De quoi instaurer un contrôle permanent sur les routes, comme le souhaitent les partisans d'une politique du tout-radar, focalisée sur la vitesse, alors que les causes d'accidents sont multiples. D'ailleurs, les chauffeurs privés ont pour unique fonction de conduire et non de faire cesser les comportements dangereux.
Sachant que les voitures radars conduites par des salariés d'enteprises roulent en moyenne 5h30 par jour, là où celles des forces de l'ordre fonctionnaient pendant 1h47, la capacité de verbalisation de ces machines augmente. D'ailleurs, entre 2018 et 2019, le nombre de procès-verbaux qui découlent de l'activité de ces véhicules est en hausse.
Face à ces informations médiatisées par la Ligue de Défense des Conducteurs, des parlementaires ont interrogé le ministère de l'Intérieur, en octobre 2020, par des questions écrites. Ils veulent savoir, d'une part, si sur les routes par lesquelles passent ces radars sur roues, les accidents sont en diminution, et si leur gravité est moindre. En outre, ils sont curieux de déterminer si cette externalisation de la conduite a des effets sur la présence des forces de l'ordre sur la route, et si celles-ci sont recentrées sur d'autres missions, comme les contrôles ciblés d'alcoolémie ou de stupéfiants.
D'autre part, ces élus demandent au gouvernement si les voitures radars privatisées, pendant qu'elles circulent, remontent des données relatives à la sécurité routière, comme la vitesse du trafic ou les éléments de la signalisation routière. Si c'est le cas, ces élus désirent savoir quelles sont les données ainsi enregistrées, comment et combien de temps elles sont conservées.
La Ligue de Défense des Conducteurs salue la pertinence de ces interrogations dont elle attend avec intérêt la réponse.
Liste des députés ayant posé une question écrite au gouvernement sur les voitures radars privatisées (liste évolutive)
Pour avoir accès à la question posée par votre député, cliquez sur un des liens ci-dessous :
M. Pierre Cordier, Député des Ardennes (08)
M. Jean-Charles Larsonneur, Député du Finistère (29)
M. Jean-Marie Sermier, Député du Jura (39)
M. Pascal Brindeau, Député du Loir-et-Cher (41)
M. Julien Borowczyk, Député de la Loire (42)
M. Dino Cinieri, Député de la Loire (42)
Mme Sandrine Josso, Députée de Loire-Atlantique (44)
M. Pierre Morel-À-L'Huissier, Député de la Lozère (48)
M. Bertrand Sorre, Député de la Manche (50)
Mme Valérie Beauvais, Députée de la Marne (51)
M. Guy Bricout, Député du Nord (59)
Mme Christine Pirès-Beaune, Députée du Puy-de-Dôme (63)
M. Patrick Hetzel, Député du Bas-Rhin (67)
M. Jean-Luc Reitzer, Député du Haut-RHin (68)
Mme Sylvie Tolmont, Députée de la Sarthe (72)
M. Vincent Rolland, Député de Savoie (73)
M. Michel Vialay, Député des Yvelines (78)
M. Christophe Naegelen, Député des Vosges (88)
M. Michel Zumkeller, Député du Territoire de Belfort (90)