La dernière mise à jour de notre observatoire du retour à 90 km/h fait état d’une France métropolitaine redevenue majoritairement « pro-90 ». À ce jour, 46 départements ont choisi d’abandonner le 80 km/h. Sept d’entre eux, sur l’ensemble de leur réseau routier : Allier, Ardèche, Aveyron, Cantal, Corrèze, Creuse, et Puy-de-Dôme. À leur tête, des président(e)s avec des arguments imparables tels que l’expérience de terrain, la consultation d'experts ou encore une profonde compréhension des enjeux réels de la sécurité routière. Lesquels les ont convaincus que le retour total à 90 km/h s’imposait.
Si l’abaissement de la vitesse à 80 km/h ne fait plus aussi régulièrement la Une de l’actualité, pour la Ligue de Défense des Conducteurs et son million de sympathisants, le sujet est toujours aussi brûlant. Notre association continue donc de mettre régulièrement à jour son observatoire du retour à 90 km/h et ne cesse d’encourager les présidents de département à rehausser la vitesse sur leur réseau, en leur fournissant notamment un guide juridique, rédigé avec nos avocats. Sept d’entre eux ont fait le choix d’un retour total à 90 km/h sur leur réseau. Propos recueillis directement auprès d’eux ou compilés dans la presse nationale et régionale.
Olivier Amrane (Ardèche) : « La voiture est essentielle dans un département rural comme le nôtre. Le retour à 90 km/h c’était donc aussi un moyen de réaffirmer la place de la voiture en Ardèche et une reconnaissance vis-à-vis de mes services techniques, de la voirie départementale. Nous sommes le seul département de France métropolitaine à n'avoir ni autoroute, ni gare SNCF, ni le moindre train. Sans la voiture on ne peut pas y arriver ».
Propos recueillis par la Ligue de Défense des Conducteurs
Lionel Chauvin (Puy-de-Dôme) : « Le retour aux 90 km/h correspond aux besoins réels des usagers en facilitant la mobilité des habitants. La grande ruralité représente 80% du territoire et les gens ont besoin de se déplacer ».
Propos recueillis par 7 Jours à Clermont
Bruno Faure (Cantal) : « Le département investit entre 14 et 15 millions par an sur les routes, pour la sécurité. Les associations d'usagers, les 250 maires et la totalité du Conseil Départemental ont été sollicités avant de prendre la décision de repasser à 90 km/h. Seuls deux maires y étaient défavorables ».
Propos recueillis par France Info
Pascal Coste (Corrèze) : « Le 80 km/h était une décision imposée d'en haut par le Premier ministre qui a fait une crise d'autorité, sans concertation, prise contre la ruralité et au mépris des territoires. Je n'ai pas cherché à faire un acte de bravoure ni à faire en sorte que la Corrèze se distingue. Quand on regarde l'accidentalité dans notre département, ce n'est pas entre 80 et 90 km/h que se situe le problème. Nous avons besoin de travailler sur d'autres causes aggravantes, que sont l'alcool et les stupéfiants ». (
Propos recueillis par France Bleu
Claude Riboulet (Allier) : « Il apparaît toujours très difficile d'affirmer que la vitesse est la cause première d'un accident. Chaque jour en revanche, je constate les effets ravageurs de l'endormissement, de la distraction, du smartphone… qui sont des causes récurrentes de l'accidentologie et pour lesquelles la prévention reste insuffisante ».
Propos recueillis par la Ligue de Défense des Conducteurs
Arnaud Viala (Aveyron) : « Les études ont fait la démonstration qu'il n'y a eu aucune amélioration positive liée à l'abaissement de la vitesse maximale autorisée. On considère que dans un département comme le nôtre, d'abord, le temps de déplacement est une donnée importante et que le département, avec, à ses côtés, les collectivités, ont fait beaucoup d'efforts pour avoir des voies de bonne qualité ».
Propos recueillis par Midi Libre
Valérie Simonet (Creuse) : Considérant que « ça allait être trop compliqué pour les automobilistes avec des axes à 80 et d’autres à 90 », la présidente de département a repassé l’intégralité du réseau creusois à 90 km/h. Une décision qui a vocation à protéger les automobilistes pour celle qui voyait dans la limitation à 80 km/h une "mesure qui va rapporter beaucoup d'argent à l'État" car "il va être facile de mettre à défaut beaucoup d'usagers ».
Propos recueillis par La Nouvelle République