Victoire : une trentaine de députés demandent la suspension des Zones à faibles émissions

Depuis des années, la Ligue de Défense des Conducteurs alerte sur les conséquences sociales désastreuses des Zones à faibles émissions (ZFE). Cette mesure exclut peu à peu des millions de Français des villes, dans l’incapacité financière de remplacer leur véhicule jugé trop ancien au profit d’un plus récent, moins polluant. Nous avons été entendus : le 18 février, une trentaine de députés ont déposé une proposition de loi visant à suspendre l’application des ZFE. Ces parlementaires sont issus de cinq groupes politiques : preuve que l’inquiétude dépasse largement tous les clivages... et cela aussi, nous le disons depuis longtemps.

Il y a urgence à agir, car le durcissement des ZFE suit un calendrier implacable. Les chiffres donnent le tournis : depuis le 1er janvier 2025, 11,3 millions d’automobilistes, dont le seul tort est de posséder une voiture classée Crit’Air 3 ou plus – modèle diesel d’avant 2011, ou essence d’avant 2006 –, se voient d’ores et déjà interdire l’accès au Grand Paris, ainsi qu’aux métropoles de Lyon, Montpellier et Grenoble. Pour Marseille, Nice, Reims, Rouen, Strasbourg, Toulouse…, qui se « contentent » pour le moment d’exclure les Crit’Air 4 et plus (diesel d’avant 2006), comptez 3,7 millions de conducteurs bannis. À la Ligue de Défense des Conducteurs, nous avons évalué le risque déjà très concret de chômage pour près d’un demi-million de salariés, qui ont besoin de leur voiture pour se rendre au travail, mais sans pouvoir en acheter une qui soit « autorisée » à circuler dans la ZFE où leur entreprise est installée (lire ici). Lorsque les PV à 68 € pour non-respect des ZFE commenceront à pleuvoir (c’est pour 2026), leur choix sera cornélien : rouler quand même et payer amende sur amende, ou renoncer à leur emploi ?

Il était donc temps que les parlementaires se saisissent très concrètement du sujet, avant que cette mesure injuste et antisociale ne prenne l’ampleur du mouvement des Giles jaunes, souvenir qui donne des sueurs froides aux élus. La proposition de loi déposée le 18 février, qui demande la suspension de ce calendrier d’application pour cinq ans, va forcément dans le bon sens. Surtout, la trentaine de députés qui l’ont signée (d’autres suivront, espérons-le) émanent de tous bords politiques : Droite républicaine, Les Démocrates, LIOT, Horizons et Ensemble pour la République. Ce qui souligne bien que cette préoccupation dépasse les postures et les débats stériles : oui, il faut s’assurer que tous les Français puissent accéder à toutes les métropoles du pays, ZFE ou pas !

Ce premier pas politique est une victoire, mais il reste une étape-clé : faire inscrire cette proposition de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, afin qu’elle puisse être débattue et votée. Le problème, c’est qu’elle est en concurrence avec des dizaines d'autres, parmi lesquelles la présidente de l'Assemblée nationale devra sélectionner celles qui lui semblent prioritaires.

C’est ici que les sympathisants de notre association peuvent agir. Démontrons-lui que le problème des ZFE doit être traité en urgence ! En rejoignant les 300 000 conducteurs qui ont déjà signé notre pétition Pour une suspension des ZFE !, en y ajoutant votre nom, vous pèserez à votre tour dans le débat public. Parce que lorsque nous remettrons cette pétition à Yaël Braun-Pivet, signée par des centaines et des centaines de milliers de Français, vous lui prouverez qu’il faut trancher sur ce sujet de société, qui touche à notre mobilité à tous, au plus vite. Elle doit agir très vite pour stopper le désastre des ZFE, rejetées par les citoyens et de plus en plus de parlementaires. 

Alors signez notre pétition, faites-la tourner… Merci pour votre soutien !

Pour aller plus loin, découvrez nos analyses détaillées sur l’impact des ZFE :