La vitesse et la répression sont encore une fois les deux axes majeurs sur lesquels s’appuient les pouvoirs publics pour leur pseudo politique de "sécurité routière". La prévention et l'amélioration des infrastructures sont, quant à elles, toujours absentes des annonces.
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Après 26 mesures présentées en janvier, 22 nouvelles mesures ont été annoncées à la suite du Comité Interministériel de la Sécurité Routière du 2 octobre dernier. 48 mesures en 2015, soit presque une par semaine. Quelle autre politique publique peut se targuer d'une telle inflation de mesures ?
Les conducteurs craignaient un accroissement de la répression, mais les mesures annoncées sont au-delà des pires craintes : le gouvernement s'enfonce encore plus dans son délire répressif, oubliant totalement la prévention et l'amélioration des infrastructures. Quand on sait que dans 40 % des accidents mortels, le facteur infrastructure est en cause, on mesure à quel point les pouvoirs publics s’exonèrent de leurs propres responsabilités.
Parmi le nouvel arsenal répressif des pouvoirs publics :
- L'installation de 500 nouveaux radars sur les routes. L’Etat continue son délire anti-vitesse et multiplie les équipements alors même que ceux-ci n’ont pas infléchi la mortalité routière, celle-ci baissant continuellement depuis plusieurs décennies.
- La mise en place de drones pour surveiller les moindres faits et gestes des conducteurs, repérant et sanctionnant la moindre petite faute de conduite (mordre la ligne blanche en doublant un cycliste par exemple…). Notre réseau routier compte environ 950 000 kilomètres, le ciel va donc se couvrir de drones, les automobilistes vont être surveillés à tout instant. Un cauchemar digne de Big Brother qui devient réalité !
- L'extension des infractions sans interception. Cela va contribuer au renforcement des "PV à la volée", on va encourager les agents dans leur course aux quotas dont dépend leur prime de fin d’année et leur notation individuelle.
- Le recours à des sociétés privées pour faire tourner les impitoyables radars mobiles embarqués, capables de flasher dans les deux sens de la circulation. Quand on sait que deux heures par jour suffisent actuellement pour relever jusqu'à 7 000 infractions par an et par appareil et que, contrairement aux forces de l'ordre, les entreprises privées vont faire tourner les véhicules toute la journée, les PV vont littéralement exploser.
- La mise en place de 10 000 leurres, de "vrais-faux radars" qui ne feront que brouiller les cartes et piéger les conducteurs, sans compter que l'investissement nécessaire à ces équipements se fera malheureusement encore une fois au détriment de l’entretien des infrastructures routières.
- Obligation pour les entreprises de dénoncer leurs employés ayant commis avec une voiture de fonction une infraction sur la route, sous peine d'écoper d'une amende de 650 euros. Ou comment ajouter la délation à la surveillance généralisée…
Toutes ces mesures qui vont encore renforcer la répression, déjà à un niveau insupportable pour les conducteurs, se focalisent une fois de plus sur la vitesse et les conducteurs, alors que les pouvoirs publics reconnaissent ne pas connaître les causes de 37 % des accidents mortels!
Face à cette répression intolérable, la Ligue de Défense des Conducteurs se mobilise pour lutter contre une politique injuste et inefficace. STOP à la répression absurde, Oui à une conduite responsable.