Lutte contre les ralentisseurs illégaux, mobilisation sans relâche contre le 80 km/h, publication d’une étude à charge contre les Zones à faibles émissions, mobilisation de parlementaires contre les voitures-radars privatisées, etc. Pour la Ligue de Défense des Conducteurs, 2021 a été riche en combats, menés en votre nom. Retour sur nos – sur vos – faits d’armes.
Chaque jour, notre association se renforce. L’an dernier tout particulièrement, dans le cadre d'une stratégie de médiatisation et de prise de parole auprès des élus comme des institutions de l’automobile (la Plateforme automobile, ou PFA, mais aussi Mobilians, ex-Comité national des professionnels de l’automobile), nous avons multiplié les occasions de faire parler de la Ligue de Défense des Conducteurs. Si nous sommes écoutés et consultés, c'est parce que vous êtes 1,1 million à nous aider, nous encourager et nous soutenir… Autant de sympathisants au sein d'une association militante, ça pèse ! Dans cet article, nous vous proposons de revenir sur les « gros dossiers » 2021. Avec, à la clé, d’indéniables succès.
1 - Ralentisseurs illégaux
On finira par en venir à bout ! Grâce à votre soutien financier, nous avons mené une expérimentation grandeur nature inédite, en faisant construire deux ralentisseurs, l’un de taille "conforme" et l’autre hors-normes, haut de 24 cm, réplique exacte d’un ralentisseur existant ayant créé des dommages, pour mesurer précisément l’ampleur des méfaits et nuisances des ralentisseurs illégaux. Engendrant dommages matériels et dangers corporels, surconsommation de carburant, rejet de CO2 en hausse, ces infrastructures provoquent également inconfort et bruit. Les résultats de cette étude, nous les avons présentés au cours d’une conférence de presse avec nos partenaires, l’association Pour une mobilité sereine et durable et l’Automobile-club des avocats, lors de laquelle nous avons interpelé les élus locaux, les médias et les pouvoirs publics sur la nécessité de mettre un terme à ces abus. Il n’est plus possible de fermer les yeux ! Depuis, de premières condamnations, de premières sommations à détruire ou raboter ces installations sont tombées. À la LDC, nous sommes aussi de plus en plus souvent contactés par des maires désireux de « rester dans les clous ». Continuez à nous suivre en 2022 : pour accélérer les choses sur ce sujet, nous allons les accélérer !
2- 80 km/h
Alors qu’en juillet 2020, la Sécurité routière prétendait, malgré une méthodologie de calcul biaisée, que l’abaissement de la vitesse de 90 à 80 km/h avait permis d’épargner 349 vies en une vingtaine de mois, notre association a mis la main en novembre 2021 sur un rapport encombrant du gouvernement. Le ministère de l’Intérieur s’y déclarait incapable de « tirer à ce stade des conclusions précises en matière d’accidentalité » sur le réseau routier repassé à 90 km/h… sur quasiment la même période. La Ligue de Défense des Conducteurs n’a pas manqué de monter au créneau pour dénoncer cette communication à deux vitesses du gouvernement sur le 80 km/h : soit il arrange les résultats à sa sauce pour que les bénéfices apparaissent indiscutables, soit il les cache sous le tapis en estimant qu’il est trop tôt pour se prononcer. Mais personne n’est dupe, ni vous ni les nombreux départements qui repassent tout ou partie de leur réseau à 90 km/h. Ceux-ci sont d’ailleurs plus nombreux que ceux qui ont décidé de rester figés à 80… sûr que le dossier juridique à l’intention des présidents de département que nous avons rédigé, notre mise à jour systématique des départements qui ont rehaussé la vitesse sur leur réseau, ou encore nos nombreuses interventions dans les médias sur le sujet ont aidé. Et c’est loin d’être fini !
3- Zones à faibles émissions
En juin 2021, la publication de notre étude choc sur les Zones à Faibles Émissions informe et alerte : ces métropoles qui imposent des restrictions de circulation vont interdire peu à peu leur accès aux véhicules trop anciens, accusés d’être trop polluants… mais dont doivent se contenter les Français aux budgets les plus serrés : un vrai délit de pauvreté, avons-nous dénoncé. Dans cette enquête explosive, intitulée « ZFE : la grande cacophonie », nous expliquons les incohérences engendrées par la mise en place de ces dernières, le mauvais ciblage des accompagnements financiers pour l’achat de nouveaux véhicules, la porte ouverte au vidéo-flicage et à la vidéoverbalisation… Bien sûr que nous voulons tous que l’air soit plus pur dans les grandes villes, mais pas au détriment de notre liberté de circuler ! Et surtout pas pour en faire un prétexte pour créer des « PV pour pauvres »… En 2022, notre association, à l’origine d’une demande de moratoire qui a été entendue par de nombreux élus l’an dernier, continuera de monter au créneau pour que la transition écologique, sujet majeur si l’en est, ne devienne pas facteur d’exclusion.
4- Voitures-radars privatisées
À la Ligue de Défense des Conducteurs, on se bat depuis des années pour obliger le gouvernement à faire machine arrière et à retirer ses voitures-radars. Tout particulièrement celles dont la conduite est déléguée à des chauffeurs privés ! Une pratique née en Normandie en 2018 et qui, depuis, s’est répandue dans quasiment toute la France. À terme, ce seront 400 véhicules qui seront exclusivement conduits par des salariés dépourvus de toute mission de sécurité routière (contrairement aux forces de l’ordre). Leur mission : piéger le moindre kilomètre-heure au-dessus de la limitation de vitesse. Le tout incognito bien sûr, puisqu’ils roulent à bord de la même Peugeot 308 et Volkswagen Golf que vous. Indétectables… Leur impact sur l’amélioration routière ? À part générer du stress pour les conducteurs, à la LDC on ne voit pas. En revanche, côtés PV, c’est le jackpot assuré ! L’an dernier, nous avons ainsi calculé que chaque voiture-radar privatisée rapportait 194 000 euros par an à l’État. Et encore, depuis nous avons refait nos calculs grâce aux premières « retombées » officielles… En réalité, c’est bien plus ! Notre conviction, c’est que ces véhicules doivent disparaître. Mais comme ils ont été déclarés constitutionnels, nous avons tenté d’imposer au moins leur signalisation dans la circulation, pour qu’ils soient facilement identifiables par tous. Un projet de loi du député Pierre Cordier allant dans ce sens, que nous avons bien évidemment soutenu, a même été cosigné par une soixantaine de parlementaires. S’il a été finalement rejeté, nous n’avons pas non plus dit notre dernier mot sur le sujet. À suivre donc…
5- État des routes
Pour que la France retrouve un réseau routier digne de ce nom, le site communautaire Activ’Route, plateforme en ligne dédiée au signalement des zones dangereuses et développée par la Ligue de Défense des Conducteurs, monte en puissance. Son principe : lorsque vous souhaitez signaler un problème d’infrastructure, de signalisation ou tout autre problème lié à l’état de la chaussée, nous vous servons d’intermédiaire avec les pouvoirs publics. Car si repérer un nid-de-poule ou un ralentisseur non conforme est facile, signaler leur existence à la mairie ou au département, c’est beaucoup plus galère… Activ’Route est justement conçu pour faciliter cette démarche citoyenne. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un franc succès puisque vous allez bientôt franchir la barre des 5 000 Activ’Routeurs, ces automobilistes et motards qui, comme vous, ont choisi de devenir acteurs de la sécurité routière. On compte sur vous !
6- Marre des radars
Arrêtons d’investir dans les radars ! Dans le cadre du Projet de loi de Finances 2022, qui définit et répartit le budget de l’Etat, notre association a soutenu un amendement demandant que les 192 millions d’euros budgétés pour les radars (acquisitions, entretien) soient consacrés au réseau routier. À ce titre, nous avons été invités à participer à la conférence de presse du député Pierre Cordier, auteur de l’amendement, à l’Assemblée nationale, pour nous aussi pointer du doigt le déséquilibre flagrant entre les mesures de sécurité routière liées à la vitesse et les efforts portés sur les autres facteurs d’accident, en particulier la dégradation de l’infrastructure. Il s’en est fallu de quelques voix seulement pour que l’amendement soit adopté, mais la Ligue de Défense des Conducteurs ne perd pas espoir et remontera au créneau avec la prochaine législature, après l’élection présidentielle de 2022.
Parallèlement, exaspérés par la multiplication des radars qui sanctionnent impitoyablement le moindre excès de vitesse (96 % des infractions concernent des dépassements de la limitation inférieurs à 20 km/h), avez été plus de 150 000, en deux mois, à signer notre pétition « Marre des radars », que nous avons adressée au Premier ministre. Ce ras-le-bol, nous l’avons fait connaître à Marie Gautier-Melleray, la nouvelle Déléguée interministérielle à la Sécurité routière, lors d’un entretien musclé que nous avons obtenu l’an passé. Votre message est passé… Mais pas sûr que ce fidèle soldat de la République, qui assure ne pas être focalisée sur la vitesse (la bonne blague), vous écoute.
7- À chaque élu son radar
Le quatrième trimestre 2021 a débuté par la mise en ligne de notre pétition contre la prolifération des radars en ville que risquerait d’entrainer le vote de la loi 3DS (Différenciation, Décentralisation, Déconcentration et Simplification), laquelle autorise les collectivités territoriales à installer leurs propres appareils. Votre mobilisation sur cette problématique est à la hauteur de l’enjeu, puisque vous avez été plus de 180 000 à avoir signé cette pétition. Deux volumes de registres sont d’ailleurs parvenus aux Présidents de groupes parlementaires à l’Assemblée nationale afin de leur montrer votre détermination.
8- La LDC toujours plus entendue
Tout au long de cette année 2021, la Ligue de Défense des Conducteurs n’a cessé de faire entendre votre voix partout sur tous les canaux : rendez-vous avec des élus, plus de 150 reprises presse, des dizaines d’interventions à la radio et à la télévision, des interviews et des demandes de commentaires, mais aussi des participations à des tables rondes. Notre défi : faire mieux en 2022 !
En conclusion, toute notre équipe souhaite vous remercier pour votre soutien, indispensable pour nous donner les moyens de dénoncer les dérives de la répression routière, les incohérences de la politique automobile, qu’elle touche à la transition écologique ou à la fiscalité, ou les insuffisances en matière de mise en place d’une vraie politique de sécurité routière qui soit basée sur une meilleure formation des conducteurs, la répression des comportements réellement dangereux... Pour rappel, sachez que la Ligue de Défense des Conducteurs est 100% indépendante et que c’est uniquement grâce à vos dons que nous pouvons agir au quotidien. Pour nous aider, vous pouvez cliquer ici.