Utilisée au quotidien par huit Français sur dix, l’automobile fait pourtant l’objet d’un dénigrement acharné depuis plusieurs années. Certes, l’élection présidentielle est derrière nous, mais les interrogations, doutes et frustrations des 48 millions de titulaires du permis de conduire de notre pays concernant la politique automobile restent les mêmes. Pour en convaincre le futur gouvernement mais aussi les futurs députés, notre association est allée à la rencontre de conducteurs pour qui la voiture demeure essentielle. Nous leur avons demandé leur avis sur la répression routière, l’état des routes, la formation à la conduite, la fiscalité ou encore la transition écologique. Leurs réponses introduisent un vaste programme automobile dont tous les candidats devraient s'inspirer. Notre objectif : redonner à la voiture, garante de la mobilité de l’immense majorité de la population, sa juste place dans notre société.
Ceux qui l’utilisent chaque jour le savent : leur voiture est devenue la cible favorite de ceux qui n’en ont pas besoin. Aujourd’hui, il n’est plus seulement question de répression routière à outrance, mais aussi d’abaissement des vitesses autorisées, de radars privatisés permettant à des civils de contrôler notre vitesse sans que l’on s’en rende compte, de restrictions de circulation, de barèmes du malus CO2 qui s’envolent, d’injonctions infantilisantes à ne pas utiliser son véhicule, d’incompréhensibles volte-face décisionnelles qui promeuvent un jour les motorisations diesel pour les vouer aux gémonies le lendemain, sans pédagogie… Ces dernières années, ces mesures stigmatisantes et punitives ont fait de l’automobiliste un citoyen de seconde zone, tout juste bon à payer des taxes et des PV. Rappelons que ce mouton noir est l’un des principaux pourvoyeurs de fonds de l’État : les taxes liées à la consommation automobile (TVA, carburant, péages, etc.) comptent pour un tiers des recettes nettes fiscales annuelles de (86,4 milliards d’euros en 2019).
Pour vous rafraichir la mémoire, nous avons réalisé cette frise « Cinq ans de mesures anti-voiture » que vous pouvez télécharger en PDF en cliquant ici :
Pour les élus, ce serait une grave erreur de dédaigner ceux qui démarrent leur voiture chaque matin parce qu’ils n’ont pas d’autre moyen pour rallier leur destination (ou alors simplement parce qu’ils préfèrent leur habitacle à un wagon bondé ou un vélo sous la pluie, ce qui reste encore autorisé jusqu’à nouvel ordre), alors qu’ils demeurent infiniment plus nombreux que ceux qui conspuent ce moyen de transport.
Forte de ce constat, alertée par les dérives gouvernementales qui s’accélèrent, mais aussi par la multiplication des sources d’inquiétude dont lui font part ses 1 million de sympathisants, la Ligue de Défense de Conducteurs est partie à la rencontre de Français concernés. Notre association a sélectionné ses grands témoins sur la base de leur tranche d’âge, métier, lieu de résidence, situation familiale… afin que leur parole représente avec le plus de fidélité possible les préoccupations de cette immense part de la population qui a besoin d’une voiture.
Loin de tout bla-bla boboïsant, de toute élite hyper urbanisée, Gérard, Véronique, Thibaut, Olivier, Nadine, Emmanuel, Paloma… incarnent cette réalité de terrain dont nos représentants politiques nationaux semblent si éloignés. À travers leurs témoignages, nous espérons montrer aux membres du futur gouvernement et aux candidats des législatives de juin prochain ce qu’impliquent les décisions liées à l’automobile qu’ils ont faites ou qu’ils seront menés à faire, afin de leur montrer l’impact immédiat sur leur vie.
Les élus doivent renouer le contact avec ces Français motorisés. De gauche ou de droite, ils doivent œuvrer à leur réhabilitation, comprendre leurs besoins de mobilité individuelle, les accompagner dans la transition écologique, les sensibiliser à la sécurité routière autrement qu’à coups de radars automatiques et les traiter en conducteurs responsables.
À la suite de ces trente-cinq pages de témoignages, la Ligue de Défense des Conducteurs a rédigé un programme de politique automobile complet, dont les 10 propositions concrètes et constructives, classées en trois thèmes, s’articulent comme suit :
SANCTION AUTOMATISÉE & RÉPRESSION
- SUPPRESSION DES VOITURES-RADARS PRIVATISÉES
- ABANDON DU RECOURS SYSTÉMATIQUE AUX RADARS AUTOMATIQUES
- ABANDON DE L’ARTICLE 10 DE LA LOI 3DS ENGENDRANT LA PROLIFÉRATION DES RADARS EN VILLE
- CRÉATION D’UNE POLICE DES ROUTES
SÉCURITÉ ROUTIÈRE & FORMATION
- ADOPTION D’UN TEXTE DE LOI REVENANT AU PRINCIPE INITIAL DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE
- MISE EN PLACE D’UNE FORMATION POST-PERMIS GRATUITE THÉORIQUE ET PRATIQUE
- ENTRETIEN DU RÉSEAU ROUTIER ET LUTTE CONTRE LES INFRASTRUCTURES INADAPTÉES ET ACCIDENTOGÈNES
- RENONCEMENT DÉFINITIF AUX ABAISSEMENTS DES LIMITATIONS DE VITESSE
FISCALITÉ & TRANSITION ÉCOLOGIQUE
- ABANDON DES MALUS ET ADOPTION D’UNE POLITIQUE CLAIRE ET COMPRÉHENSIBLE ORIENTANT LES ACHETEURS VERS LES MOTORISATIONS ADAPTÉES À LEURS BESOINS
- MORATOIRE SUR LA MISE EN PLACE DES ZONES À FAIBLES ÉMISSIONS
Ces dix propositions résument les attentes des 48 millions de titulaires du permis de conduire… qui sont, pour une immense majorité, les mêmes que les 48 millions de Français qui détiennent une carte d’électeur. Il est temps de les écouter.
Pour lire notre ouvrage « Sortir du dogme anti-voiture, sortir de l’échec de la Sécurité routière », cliquez ici.