Trop de mépris pour les conducteurs : notre constat implacable face à vos témoignages

Chaque jour, notre association reçoit des dizaines de témoignages illustrant votre désarroi face aux difficultés que vous rencontrez dans votre vie de conducteurs. De l’impitoyable répression routière automatisée aux problèmes liés à la tarification des stationnements, des arnaques aux faux PV à l’entretien défaillant des routes, nous avons compilé vos témoignages les plus récents, révélant ce harcèlement dont nous tous, automobilistes et motards, faisons l’objet.

  • Voitures-radars privatisées : Jérôme dénonce le comportement sournois des chauffeurs privés

Témoin de pratiques douteuses visant clairement à pousser à la faute alors qu’il circulait sur la D70 (limitée à 90 km/h) entre Gray et Dijon, notre sympathisant se révolte : « Je roule à 90 km/h au compteur. Un véhicule radar-privatisé nous double et se rabat devant nous brutalement à seulement quelques mètres. C’est à ce moment que le petit manège de son chauffeur commence. Il maintient une vitesse de 85 km/h dans les zones à ligne blanche continue, ou quand il y a des voitures en face. Puis il repasse légèrement au-dessus de 90 dans les zones dégagées, pour bien évidemment nous pousser à la faute. Se sentant démasqué après trois tentatives, il finit par dépasser un véhicule devant lui et renouvelle ses manœuvres, tout ça sur une distance de 30 kilomètres ! […] Clairement, certaines personnes pourraient perdre patience face à ce comportement agaçant, et tenter un dépassement dans un endroit inapproprié pour la sécurité de tous. »

  • Votation anti-SUV à Paris : on marche sur la tête selon Anne-Marie

À raison, Anne-Marie n’y va pas avec le dos de la cuiller pour critiquer la posture caricaturale de Paris vis-à-vis des SUV et de cette fameuse votation qui a eu lieu en février 2024. La mairie demandait alors aux Parisiens de voter pour la mise en place tarifs de stationnement exorbitants pour les propriétaires de véhicules de plus de 1,6 tonne (ou 2 tonnes pour les électriques) … ne résidant pas à Paris. « C’est assez kafkaïen et un peu paradoxal, nous écrit notre sympathisante. On nous pousse à acheter des véhicules électriques ou hybrides qui sont référencés en vignettes Crit’Air 0 ou 1, on nous fait acheter un disque bleu pour finalement nous assommer avec un tarif totalement prohibitif de stationnement dans Paris. Personnellement, mon choix de ce véhicule ayant été orienté par la perspective d’un stationnement gratuit dans Paris et me voilà contrainte de prendre des transports en commun que je cherchais à tout prix à éviter, ayant subi une intervention chirurgicale du dos qui me rend beaucoup plus fragile. Tout ça parce que ma voiture pèse 1 700 kg… Comment répondre à une telle absurdité ? Je ne viendrai plus faire de courses à Paris, ni consulter de médecins comme de nombreuses personnes de mon entourage… ceci va accentuer la souffrance des commerçants déjà bien affaiblis. Quelle tristesse ! »

  • Autoroutes : la circulation en flux libre, source de confusion pour Jean et Cécile

L'autoroute A79 en « flux libre », à laquelle nous avons consacré un article qui en dit long sur la confusion des conducteurs qui l’empruntent, nous a valu pas mal de témoignages indignés. Jean, notamment, partage son expérience : « Le paiement du péage en soi ne pose pas de problème. Cependant, l'absence totale d'informations concernant le concept de péage flux libre crée une confusion. Qu'est-ce que cela implique exactement ? Aucune explication n'est fournie au moment de l'utilisation de la route ou lors du paiement. Cette situation est regrettable. »

Pour Cécile, cette confusion va au-delà de l'irritation : « Le système de paiement en flux libre est tout simplement inacceptable ! Il a été conçu de manière à exploiter les voyageurs pour la moindre erreur. C'est une véritable arnaque ! Les menaces d'une amende de 90 euros sont inutilement intimidantes. Mon conseil : évitez cette autoroute à tout prix. »

  • Entretien des routes : Lucile et Christophe victimes de négligence et de désinvolture

« Impliquée dans un accident sur une route verglacée, je respectais scrupuleusement la limite de vitesse et toutes les règles en vigueur. L'équipe d'entretien des routes a admis que d'autres accidents similaires se sont déjà produits à cet endroit en raison du verglas, malgré leurs efforts de salage entravés par la hauteur d'une haie riveraine, nous raconte Lucile, sympathisante de la Ligue de Défense des Conducteurs. Aucun avertissement n'est en place pour signaler ce danger bien connu. Le maire me tient pour responsable, mais je trouve cela scandaleux que la faute soit rejetée sur moi alors que c'est à la mairie et au gestionnaire de la voirie d'assurer la sécurité des routes lors de ces conditions météorologiques difficiles. »

Christophe, lui, a été victime d’un accident car il a dérapé sur un absorbant (ce produit répandu sur la chaussée pour nettoyer la chaussée rendue glissante à cause d’une fuite ou d’un débordement, par exemple). Absorbant qui n’était pas signalé… Christophe se désole : « L'assurance des collectivités prétend que la signalisation de l'absorbant n'est pas obligatoire, arguant que cela élimine tout danger. » Son récit démontre tout le contraire…

  • Infrastructures : le « chaucidou », un dangereux aménagement pour Serge

« Je suis, à 57 ans, un « vieux technicien routier » dont l'ADN n'a jamais été de mettre les gens face à face, explique Serge. Formé par l'État en conception et en sécurité routière, je n'ai eu de cesse d'aménager les routes, les calibrer pour toujours plus de sécurité. J'ai toujours appris qu'en cas de choc frontal avec port de la ceinture à 70km/h la probabilité d'être tué était de 50%. Or, le chaucidou est permis à cette vitesse... » Pour rappel, ce mot-valise (pour « chaussée pour circulation douce ») désigne une chaussée à voie centrale banalisée, dont le principe est le suivant : plutôt que deux voies bien distinctes, une unique voie centrale est créée pour les automobilistes roulant dans les deux sens. Autour de cette voie centrale, des « rives » de chaque côté, doivent permettre aux vélos et autres usagers d'évoluer « en toute sécurité ». Vous retrouverez toutes les précisions dans notre article sur le sujet. « Pour exemple, continue Serge, je pense à une ancienne route nationale, devenue route départementale à grande circulation en 1973 est ainsi équipée. En un lieu particulier, où un pont saillant enjambe l'autoroute, sans visibilité, une ligne continue protégeait jusqu'à peu les usagers du face à face. Désormais, une limitation à 50km/h hors agglomération et un chaucidou y ont été installés. Pour ma part, j'ai toujours appris que le marquage guidait l'œil et apportait un gain par temps de brouillard. Je crains beaucoup de ces aménagements par brouillard épais... J'assiste avec tristesse au déclin de routes importantes magnifiques hors agglomération transformées du jour au lendemain par un simple marquage. »

  • Dématérialisation des PV : un terrain propice aux arnaques pour Étienne

Les PV électroniques ouvrent la porte à de nouvelles menaces pour les conducteurs. Nous avons d’ailleurs listé les risques et indiqué vos recours dans un récent article. Ici, Étienne, notre sympathisant, dénonce une vulnérabilité dans le système de notification électronique. « Je suis scandalisé, je viens de recevoir un mail de l’ANTAI pour une amende de stationnement. J’ai cliqué sur mon dossier qui s’avère vide, et après consultation du site de l’ANTAI, j’ai compris que le mail reçu était frauduleux. L’adresse mail de l’ANTAI commence toujours par « Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. », alors que celle que j’ai reçue était « Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ». J’ai donc prévenu ma banque pour me protéger d’un éventuel débit. »

Cette expérience souligne les risques potentiels liés à la dématérialisation des amendes et appelle à une vigilance accrue de la part des conducteurs face à ces tentatives d'escroquerie.

  • Ginette dit non à la fin du permis de conduire à vie

Certes, le Parlement européen a voté contre la mise en place d’une visite médicale tous les quinze ans pour le renouvellement du permis de conduire, comme nous nous en félicitons dans un autre article. Mais le combat n’est pas terminé, car le Parlement et le Conseil de ministres de l’Union européenne doivent encore se mettre d’accord sur un texte commun. Aussi, restons mobilisés pour gagner définitivement ! Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur vos nombreux témoignages inquiets, dont voici l’un des plus symboliques, que Ginette nous a fait parvenir : « Ma vie à la campagne, sans transports en commun et loin de mes enfants, dépend essentiellement de ma voiture. La conduite représente bien plus qu'un simple moyen de déplacement : c'est la clé de mon autonomie, ma liberté au quotidien. Je me sens pleinement apte à conduire, et je n'hésiterais pas à m'arrêter si ma capacité venait à faiblir. Ma voiture, c'est bien plus qu'un moyen de déplacement, c'est ma vie que l'on met en jeu. »