La Ligue de Défense des Conducteurs vous avait alertés : en catimini, l’Etat a lancé, entre le 23 mars et le 13 avril, une consultation publique sur l’instauration obligatoire des Zones à faibles émissions mobilité (ZFE). En pleine crise sanitaire… Vous avez été des milliers à vous opposer à ce projet. Certains nous ont adressé le message laissé sur le site dédié à cette consultation, dont voici quelques extraits. Bravo pour votre mobilisation !
Pour les municipalités autophobes, la création de Zones à faibles émissions mobilité (ZFE) constitue une occasion en or de se débarrasser des voitures en ville, sous couvert de lutte contre la pollution. Laquelle, alors que la circulation a chuté de 70 à 85 % en France en cette période de confinement, n’a pourtant pas baissé… Ce qui n’a pas empêché l’Etat de mener une consultation publique sur l’instauration obligatoire de ZFE, en toute discrétion puisqu’elle a été réalisée alors que nous sommes pour l’immense majorité de la population, confinés. Le sujet aurait pu passer inaperçu. Sauf que, alertés par nos soins, les sympathisants de notre association se sont mobilisés en masse pour s’opposer au projet. Résultat, alors que seules 400 participations avaient été enregistrées avant notre sonnette d’alarme, ce sont près de 10 000 personnes qui s’étaient exprimées à la fermeture de la consultation, le 13 avril !
Nombre d’entre vous ont eu la bonne idée de nous envoyer leur réponse en copie. En attendant de savoir si vos arguments feront mouche auprès du gouvernement, nous avons sélectionné les plus pertinents et les publions ci-dessous. Peut-être vous reconnaîtrez-vous dans cette compilation ? En tout cas, merci pour votre participation, pour la qualité de vos propos, fondés et constructifs.
- « Encore une contrainte anti-voiture, une atteinte à la liberté individuelle et aux pouvoirs des maires, qui en ont de moins en moins. Irréflexion d’un dispositif qui traite des effets sans s’occuper des causes réelles : un urbanisme créé dans les années 1950 sur la base d’une énergie bon marché. Urbanisme qu’il faut revoir en pourvoyant travail, loisirs, commerces de détail et demi-gros localement. Il serait bon de mettre en œuvre de vraies mesures du mieux vivre au lieu de nous créer des mesures de contrainte. »
- « Les voitures sont une source de pollution de l'air, mais elles ne sont pas les seules ; dans les campagnes, les petites et moyennes villes, le chauffage au bois en est une autre équivalente, avec émission de particules. »
- « La prépondérance des transports à l'origine des dépassements de pollution n'est indiscutable qu'en l'absence d'autres sources majeures de pollution, ce qui exclut de fait les villes ou zones sous le vent de bassins industriels ou autres usines et raffineries polluantes. »
- « Les camions, engins de chantiers et transports collectifs publics [...] , sont de par leur conception et consommation, de bien plus grands contributeurs (facteur 10 et plus) aux sources de particules fines et oxydes d'azote. Nonobstant ce fait, ils resteront libres de circuler. »
- « La vie économique au cœur des villes dépend pour beaucoup de commerces qui sont condamnés à terme si l'on ne peut y approcher son propre moyen de transport notamment dans l'objectif d'y charger tout type de marchandise trop lourde ou encombrante pour supporter un trajet en transport en commun. »
- « L'impossibilité de circuler pour les propriétaires des véhicules concernés va impacter financièrement les classes les plus défavorisées de la population. »
- « Je refuse cette surenchère, devenue systématique, de propositions anti-voitures. De nombreux Français ont un besoin vital de circuler. On a pu constater durant ces jours de confinement que la pollution ne descend pas, ou véritablement à la marge, augurant que la circulation n’est pas le facteur le plus probant sur la pollution. »
- « Pendant que la circulation des transports commerciaux explose, à l'image de la rocade bordelaise qui doit absorber 30 000 semi-remorques par jour (prévue pour 15 000), alors que les transports aériens ne sont absolument pas taxés pour la pollution engendrée, alors que les choix politiques en faveur de l'industrie capitalistique invitent à délocaliser la fameuse chaîne de valeur, l'Etat veut encore réduire la liberté de déplacement du citoyen lambda. Nos dirigeants semblent bien "hors sol" pour ne pas intégrer des données factuelles à leur réflexion. Ils préfèrent les solutions de facilité : culpabiliser le citoyen, le taxer, le restreindre dans ses libertés fondamentales, le verbaliser si besoin. Alors non à cette proposition de décret non seulement liberticide mais partial et injuste. »
- « Bien que concerné par les enjeux environnementaux, je suis opposé aux mesures d'interdiction progressive des voitures dans le cadre des ZFE. Elles ne prennent pas en compte les conséquences sociales, territoriales et économiques qui en découleraient. De plus, il est scandaleux de faire passer en catimini ces mesures en profitant de l'attention des Français sur la crise sanitaire qui devrait mobiliser toute notre énergie. Il faut revenir sur les politiques d'exclusion des automobiles, en l'absence de vraies politiques de transport en commun, et de répression accrue des automobilistes, voire de racket, qui sont devenues insupportables. »
- « L'industrie automobile a permis un développement phénoménal de notre pays (que l'on occulte volontairement) et créé un espace de liberté inégalé, mais désormais on veut l'assassiner à tout prix à grand renfort de lois liberticides mises sournoisement en place dans des périodes où la priorité est pourtant tout autre. »
- « En tant que citoyen, artisan, et roulant avec un véhicule diesel de 12 ans, votre projet est la mort des petits commerces et artisans comme moi. »
- « En pleine crise économique, contraindre les gens, déjà essorés par les difficultés que nous traversons, à changer de voiture est d'un cynisme absolu. »
- « Avec le projet de décret de Zones à faibles émissions mobilité, il y a risque d'accroissement de pollution dans les zones limitrophes (effets de bord, comme on l'appelle à Atmo Auvergne-Rhône-Alpes) car la ZFE y déplace « égoïstement » la circulation des véhicules exclus et leurs pollutions, et cause des kilométrages supplémentaires de ces véhicules plus polluants pour contourner la ZFE ou pour se rendre dans les centres de transbordement de marchandises. Il y a diminution de la nuisance dans la zone traitée, mais plus de nuisance est reportée autour. »