C'est une nouvelle victoire pour la Ligue de Défense des Conducteurs. Notre mobilisation immédiate contre le projet d'abaisser la vitesse à 50 km/ sur le périph, qui a permis de recueillir plus de 12 000 signatures en quelques heures à notre pétition "Non au périph a 50 km/h" , a porté ses fruits : la Maire de Paris Anne Hidalgo a aussitôt désavoué l'élu porteur du projet. A ce jour, il n'est pas question d'abaisser de nouveau la vitesse sur le périph.
C'est l'adjoint aux transports écologiste de la Ville de Paris Christophe Najdovski qui a déclenché la fronde des conducteurs : à la mi-janvier, à peine un an après l'entrée en vigueur de la baisse de la vitesse à 70 km/h sur le périph imposée par les élus anti-voitures, le voilà qui remet le couvert avec un projet "d'expérimentation à 50 km/h" portée par l'adjoint aux transports
Pour stopper au plus vite ce projet aberrant, la Ligue de Défense des Conducteurs a lancé dès l'annonce du projet sa pétition "Non au périph à 50 km/h", signée par 12 000 personnes en l'espace de quelques heures, puis au final par près de 18 000 conducteurs. Par ailleurs, la Secrétaire générale de l'association Christiane Bayard a aussitôt envoyé un courrier à la Maire de Paris Anne Hidalgo, lui faisant part du rejet massif de cette mesure par les conducteurs franciliens, et lui demandant l'abandon immédiat de ce projet.
Une action qui a porté ses fruits, puisque la Maire de Paris a très rapidement déclaré qu'il n'était « pas question de prendre une telle mesure », désavouant carrément son adjoint aux transports en estimant qu’il était, avec ce projet « en dehors des clous ».
Il faut dire que sous couvert de sécurité et de pollution, cette mesure injuste et absurde, qui aurait rendu la vie encore plus impossible aux conducteurs, visait avant tout à rentabiliser les 16 radars installés sur le périphérique, à l'affût du moindre kilomètre au dessus de la limite autorisée.
Pour preuve, l'an dernier, après le passage à 70 km/h, le nombre de flashs a augmenté de près de 250 %, passant de 138 138 à 461 596 PV en un an !
Sachant que 40 % de l'argent des PV est reversé aux collectivités locales, l'abaissement de la vitesse sur le périphérique aura donc rapporté au minimum 12,5 millions d'euros à la Ville de Paris en 2014 (en comptabilisant l'ensemble des contraventions comme des amendes pour excès de vitesse inférieurs à 20 km/h, soit des PV à 68 €. Il s'agit donc d'un montant minimum, certains excès de vitesse ayant sans doute été supérieurs…)
On comprend mieux à présent l'empressement de certains élus du Conseil de Paris à vouloir abaisser une nouvelle fois la vitesse à 50 km/h !
Le pire, c'est que cette mesure serait parfaitement inutile.
Ce n'est pas en forçant les conducteurs à rester les yeux rivés sur leur compteur, craignant de voir les points de leur permis s'envoler à la moindre inattention, qu'on va améliorer la sécurité sur le périphérique. Parmi les statistiques soigneusement éludées par la Ville de Paris figure ainsi la hausse du taux de mortalité sur le périphérique, qui a augmenté de près de 43 % en 2014 !
En outre, réduire la vitesse sur le périphérique n'a qu'un impact très limité, voire inexistant, sur la pollution. « Que les voitures roulent à 50, 70 ou 80 km/h, elles polluent de la même manière », expliquait ainsi l'an dernier un ingénieur de PSA au journal Libération, au moment de l'abaissement de la vitesse à 70 km/h sur le périph. Alors que la ville de Paris passe son temps à stigmatiser les conducteurs, l'air du périphérique est d'ailleurs en moyenne deux fois moins pollué que les couloirs du métro parisien !
La différence en matière de bruit est de plus, selon les experts, trop faible pour être perceptible par l'oreille humaine.
Enfin, cette mesure aurait encore pénalisé l'activité économique de la capitale, au moment où la France vient de perdre sa place de 5e économie mondiale. L'année dernière, l'économiste Rémy Prud'homme estimait ainsi la perte économique de l'abaissement de la vitesse à 70 km/h sur le périphérique parisien à 100 millions d'euros.
Ce renoncement au projet d’abaisser la vitesse à 50 km/h sur le périphérique parisien constitue donc une belle victoire pour l’association et pour tous les conducteurs.
Bravo et merci à tous ceux d’entre eux qui se sont mobilisés rapidement contre ce projet !
Mais cette victoire ne doit pas faire oublier les projets des élus parisiens pour chasser la voiture de la capitale, entre la réduction du nombre de places de stationnement, la piétonisation de nombreuses voies, la réduction des limitations de vitesse et les projets d’interdiction du diesel dans Paris. Ensemble, nous devons poursuivre notre combat contre tous ces projets !