Face aux pics de pollution dans plusieurs villes françaises, les conducteurs sont les seuls à subir une fois encore des mesures discriminatoires et contraignantes. Pourtant, malgré ces restrictions, la qualité de l’air ne s’améliore pas. Des solutions innovantes et non pas dogmatiques doivent être trouvées. Pour la voiture mais également pour restreindre les émissions de polluants liées au chauffage domestique, à l’activité industrielle ou encore à l’agriculture.
Les années passent et les mesures restent les mêmes : les pouvoirs publics traquent les conducteurs en dépit de résultats peu convaincants. En effet, en 2014, la circulation alternée à Paris n’a permis de faire baisser que de 6 % les émissions de particules fines. Et pourtant cette mesure a engendré une baisse de trafic de 18 %. Même constat en décembre 2016 : le premier jour de l’expérimentation de la mesure, le trafic a diminué de 5 à 10 % pour un résultat quasiment nul sur la pollution d’après AirParif, l’organisme qui surveille la qualité de l’air.
Ce constat n'est pas étonnant, puisque selon un rapport de 2013 du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA), les émissions de particules fines (particules d’un diamètre inférieur à 10 micromètres) issues du trafic routier ne représentaient que 15 % des émissions en France. Loin derrière la transformation d’énergie par l’industrie (31 %), le chauffage au bois des particuliers (30 %) ou encore l’agriculture (20 %).
En Île-de-France, d’après la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE), le chauffage au bois contribue autant que le trafic routier à l’émission de particules fines (23 %). Et dans la vallée de l’Arve, entre Chamonix et Annemasse, en Haute-Savoie, et d’après la revue Atmospheric Chemistry and Physics, le chauffage au bois est carrément responsable de 85 % des émissions de particules fines. Sauf qu'il est toujours plus facile d’interdire de circuler que de se chauffer un jour sur deux....
Autre mesure ressuscitée par les pouvoirs publics pour contraindre les conducteurs : la vignette. Déclinées en six couleurs, selon l’ancienneté et la motorisation de votre véhicule, la vignette antipollution s’appliquera dans plusieurs villes dès janvier 2017. Ce « certificat qualité de l’air » sera le nouveau laissez-passer pour circuler en ville.
Et si, au lieu d’un dogmatisme anti-voiture nos élus privilégiaient des solutions alternatives ? Dans la vallée de l’Arve par exemple, les pouvoirs publics aident financièrement les particuliers à changer leur appareil de chauffage pour un plus performant.
Pour la voiture aussi, des solutions émergent, notamment pour aspirer les particules issues du freinage, via une turbine aspirante ou encore pour les poids lourds, grâce à un frein à induction électromagnétique. Lorsque le conducteur appuie sur la pédale pour freiner, le ralentisseur à induction se met en action et évite ainsi l’usage des freins traditionnels.
Le gouvernement doit agir d’urgence pour prendre des mesures à long terme dans tous les secteurs qui émettent des particules fines. Les conducteurs ne doivent pas être les seuls bouc-émissaires de politiques dogmatiques et inefficaces !