En 2013, la répression routière a rapporté à 1,7 milliard d’euros à l’Etat, un chiffre qui a augmenté de 20 % en un an ! Pour justifier ce racket des conducteurs, l’Etat affirme que cet argent est destiné à l’amélioration de la sécurité sur les routes. La vérité est toute autre.
13-01-2014 radar fixe
D.R.
Budget de l’Etat, ligne à grande vitesse
et prévention de la délinquance
Prévention de la délinquance chez les jeunes, construction de la ligne grande vitesse Est, remboursement de la dette de l’Etat, amélioration des transports en commun dans les collectivités locales ou encore modernisation du réseau fluvial : toutes ces politiques, sans rapport avec la sécurité routière, ont pourtant un point commun : celui d’être en partie financée par les recettes de la répression sur les routes.
Sur les 1,7 milliard d’euros qu’ont rapportés les radars et amendes, plus de 452 millions d’euros sont tout d’abord -officiellement- affectés pour 2014 au désendettement de l’Etat…ce qui représente tout de même 26,5 % de l’argent sorti de la poche des conducteurs ! Leur destination en fait très floue, puisqu’il est simplement indiqué dans le projet de loi de finances 2014 que ce montant « est reversé au budget général »…
L’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) reçoit de son côté 280 millions d’euros. Or celle-ci a consacré en 2013 près des deux tiers de son budget au transport ferroviaire (ligne Lyon-Turin, autres lignes à grande vitesse, trains d’équilibre du territoire…), au transport fluvial (canal Seine-Nord…), transport maritime (plan de relance portuaire, autoroutes maritimes…) et aux transports en commun en agglomération.
45 millions d’euros partent par ailleurs dans les caisses du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD). Celui-ci a pour cible prioritaire les mineurs et jeunes majeurs avec comme objectifs la lutte contre la récidive, la prévention de la délinquance chez les jeunes, des actions de médiation visant à la tranquillité publique, la lutte contre les violences intrafamiliales et faites aux femmes ou encore la vidéo protection. Et à aucun moment il n’est fait mention de sécurité routière dans la circulaire du 31 octobre 2012 sur l'emploi des crédits du FIPD en 2013.
Collectivités locales : libre choix
Une grosse part du gâteau, 680 millions d’euros en 2014, est de son côté reversée aux collectivités territoriales « pour l’amélioration des transports en commun, de la sécurité et de la circulation routières ». Sauf que ces mêmes collectivités sont, selon le projet de loi de finances 2014, « libres de choisir les opérations finançables par le produit des amendes de police en fonction des besoins prioritaires qu’ils identifient au plan local »… Libres donc d’utiliser ces fonds pour de nouveaux bus, ou encore pour installer des chicanes et dos d’âne sans avoir à justifier de leur utilité.
Quand les radars financent…les radars
S’agissant de la part bel et bien allouée à la prévention routière, les recettes du système de répression routière servent en fait surtout…à financer ce même système.
En 2014, 220 millions d’euros devraient ainsi être alloués au fonctionnement et à l’entretien des radars, ainsi qu’au renouvellement du parc de ces coûteuses machines. 19 millions d’euros devraient servir à financer le système de gestion des points du permis de conduire, et 31,6 millions d’euros seront réservés au déploiement des PV électroniques. Sécurité routière, vraiment ?