Paris, le 14 avril 2023 – Depuis que les départements sont autorisés à renoncer au 80 km/h sur leur réseau routier, la Ligue de Défense des Conducteurs a mis en place un observatoire national du « retournement de situation » : il ne se passe pas un trimestre sans qu’un département désavoue cette mesure et rehausse la limitation de vitesse… Un putsch silencieux qui atteint aujourd’hui une étape décisive : avec 46 départements repassés à 90 km/h sur tout ou partie de leur réseau, plus 3 qui sont sur le point de le faire, la France métropolitaine est redevenue majoritairement « pro-90 ».
Alors que la Nièvre s’apprête à réinstaller ses panneaux de signalisation « 90 » sur 400 kilomètres de son réseau, le 20 avril, trois nouveaux départements ont d’ores et déjà annoncé leur volonté, eux aussi, d’abandonner le 80 km/h sur une partie de leurs routes : les Alpes-de-Haute-Provence (fin juin), le Morbihan (cet été) et le Gard (décision actée mais pas encore de date) emboîtent ainsi le pas au Loiret, le premier à rebasculer en 2023.
La France métropolitaine compte donc désormais 46 départements (sur 96, sachant que Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-St-Denis et le Val-de-Marne ne sont pas concernés) ayant officiellement désapprouvé cette mesure, tombée du ciel le 1er juillet 2018 et alors imposée par le Premier ministre Edouard Philippe. Depuis que la loi d’orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019 les autorise à rehausser la limitation de vitesse, nombreux sont les présidents de département, en désaccord avec le 80 km/h (certains en ont même fait un argument électoral lors des élections de 2021), à franchir le pas. C’était le cas d’Olivier Amrane, élu en Ardèche, laquelle est repassée totalement à 90 km/h en septembre 2022, comme l’avaient déjà fait avant elle l’Allier, l’Aveyron, le Cantal, la Creuse, la Corrèze et le Puy-de-Dôme. « En Ardèche, le 80 km/h n'a pas permis de faire chuter la mortalité, tranchait le président de ce département, lors d’un récent entretien accordé en exclusivité à la Ligue de Défense des Conducteurs (à lire dans son intégralité ici). Les services de gendarmerie et de police nationale me disent que les décès sur les routes du département sont liés en grande partie à la prise de stupéfiants ou d'alcool. […] Il y a un énorme travail à faire là-dessus de la part des forces de l'ordre, plus que sur la vitesse. »
« Olivier Amrane, comme tous les présidents de département qui opèrent un retour à 90 km/h, fait preuve de pragmatisme et de bon sens, souligne Nathalie Troussard, Secrétaire générale de la Ligue de Défense des Conducteurs. Il est temps de faire de la vraie sécurité routière. En ce qui concerne les limitations de vitesse sur le réseau secondaire, ce sont les élus de terrain qui sont les mieux placés pour prendre les bonnes décisions et éventuellement abaisser la vitesse à 70 km/h dans les zones dangereuses. Je suis fière que notre observatoire national du retour à 90 km/h permette de faire la lumière sur ce retournement de situation. Reste que ces incessantes variations de vitesse sont des sources inutiles de stress pour les conducteurs, que le 80 km/h favorise les situations de danger notamment lors des dépassements de poids lourds et que tout cela coûte cher au contribuable, entre les changements de panneau et les radars qui flashent encore plus qu’avant. »
Aujourd’hui, 53 500 kilomètres de routes sont repassés à 90 km/h en France. D’autres départements étudient eux aussi l’abandon du 80 sur tout ou partie de leur réseau routier. La Ligue de Défense des Conducteurs ne manquera pas de réactualiser son observatoire national, jusqu’à la victoire finale du 90, que nous sommes désormais de plus en plus convaincus d’obtenir.
Pour en savoir plus (et obtenir les documents ci-dessous en haute définition), contactez-nous :
Ligue de Défense des Conducteurs
Alexandra Legendre
Responsable Pôle Études et Communication
01 43 95 43 00/06 37 85 26 06
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