Communiqué 5 janvier 2012
Le nombre de tués sur nos routes stagne dangereusement : de 3992 tués en 2010, on est passé à 3970 en 2011, soit une baisse infime de 0,55 %.
Au lieu de remettre en question sa politique de répression routière, le gouvernement tente de faire passer ce désastre pour une victoire : "2011 apparaît comme une année en progression", "moins de 4000 morts sur les routes en 2011"... peut-on lire dans les communications ministérielles.
Et il en profite pour annoncer de nouvelles mesures répressives !
Si la répression était un moyen vraiment efficace de sauver des vies, le nombre de tués aurait dû chuter de façon spectaculaire vu l'acharnement sans précédent qu'ont subi les conducteurs en 2011 !
Renforcement de l'arsenal automatisé par le déploiement de 536 radars supplémentaires : radars fixes, radars feux-rouges, radars tronçons, radars discriminants...
Début du démontage des panneaux signalant les radars
27.000 PV par jour pour excès de vitesse, principalement 5 ou 7 km/h
10 millions de points de permis retirés, soit deux fois plus qu'en 2003
1,5 Milliard d'euros* ponctionnés aux conducteurs dans l'année
En misant tout sur la répression à outrance, le gouvernement est en train de casser la dynamique vertueuse qui, depuis 1973, a divisé par 4 le nombre de tués sur les routes. Les principaux facteurs de cette dynamique étaient l'amélioration des infrastructures et des véhicules, des campagnes de sensibilisation efficaces, une répression ciblée et mesurée des conduites dangereuses...
Maintenant, le gouvernement sacrifie l'entretien des routes (le budget pour réparer les nationales et départementales a été divisé par 2 ces deux dernières années) pour dépenser 200 millions par an dans l'achat et l'entretien des radars !
Pas étonnant dans ces conditions qu'il n'y ait plus de baisse du nombre de tués sur les routes...
Combien de vies auraient pu être épargnées cette année si le gouvernement avait entretenu les routes et aménagé les tronçons dangereux, au lieu d'acheter de nouveaux radars ?
Combien d'accidents auraient pu être évités si on avait laissé les conducteurs adapter leur conduite aux circonstances au lieu de les forcer à conduire comme des automates, les yeux rivés sur le compteur ?
Il est inadmissible que les autorités sacrifient ainsi la sécurité des citoyens sur les routes.
C'est pourquoi la Ligue de Défense des Conducteurs appelle à un changement de cap immédiat dans la politique de sécurité routière. Tout au long de la période électorale, notre association n'aura de cesse d'alerter l'opinion publique et de faire pression sur les candidats pour qu'ils s'engagent à stopper l'acharnement répressif sur les conducteurs, et revenir à une politique de sécurité routière juste, mesurée et efficace.
* Source: rapport de la Commission Ecologie, développement et aménagement du territoire du Sénat pour le PLF 2012, p.32. http://www.senat.fr/rap/a11-111-2/a11-111-21.pdf