Le ministère de l'Intérieur étudie actuellement toute une série de nouvelles mesures de répression routière. Parmi elles, le développement du "PV à la volée" et la généralisation de la vidéo-verbalisation, deux méthodes qui risquent, si elles sont mises en œuvre, de faire exploser le nombre de PV et de retraits de points.
Crédit Frédéric Bisson
Imaginez la scène : vous sortez en retard d'une réunion. Vous garez votre voiture sur le bas-côté et à l'arrêt, moteur en marche, vous passez un coup de fil pour prévenir de votre retour tardif. Vous ne vous rendez compte de rien, mais au même moment, un gendarme en planque relève le numéro de votre plaque d'immatriculation et le note dans sa tablette électronique. Résultat : un PV à 135€ et 3 points de permis dans votre boîte aux lettres, quelques jours ou quelques semaines plus tard.
PV à distance
Cette technique impitoyable, baptisée "PV à la volée", fonctionne pour tous les types d'infractions : un stop insuffisamment marqué au goût du policier… Au moindre faux pas, les forces de l'ordre peuvent vous verbaliser sans même vous avertir. Avec, à la clef, une déferlante de PV et de retraits de points…et une quasi-impossibilité de contester !
Actuellement, le nombre de PV électroniques est déjà en train d'exploser, avec un total prévu de 23 millions cette année. Alors imaginez la déferlante qui nous attend si le "PV à la volée" est mis en œuvre ! Le gouvernement a d'ailleurs annoncé la couleur : son objectif est de doubler, dans un 1er temps,le nombre de PV électroniques d'ici deux ans.
Cette méthode du "PV à la volée" fait partie de la liste des nouvelles mesures répressives préconisées dans un épais rapport commandé par le ministre de l'Intérieur, dont le contenu a "fuité" récemment dans la presse (notamment dans le quotidien "Le Parisien/Aujourd'hui en France")
Actuellement à l'étude, ces mesures ont de quoi faire froid dans le dos. D'autant que le gouvernement ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, et souhaite aussi développer un système qui permet de vérifier la validité de votre assurance par le biais des radars, en recoupant différents fichiers. Bienvenue au royaume de Big Brother !
Vidéo-verbalisation
Car il s'agit bel et bien d'une véritable "traque au conducteur" qui s'engage ! Parmi les autres mesures préconisées dans le rapport gouvernemental figure ainsi la généralisation de la vidéo-verbalisation.
Le principe est simple : il s'agit tout simplement d'utiliser les caméras de vidéo-surveillance maintenant installées dans la plupart des villes voire des villages –oui, celles-là même qui devaient servir à arrêter les voyous, les cambrioleurs et les dealers de drogue !- pour dresser des PV aux conducteurs. Vous empruntez par erreur une voie de bus ? Vous mordez sur une ligne blanche pour éviter un cycliste ? Au-dessus de votre tête, une caméra de surveillance zoome sur votre plaque d'immatriculation. Et derrière, un fonctionnaire est déjà en train de dresser le PV…
Les plus inquiétant, c'est que ce procédé existe déjà : à Marseille, par exemple, les caméras qui avaient été installées avec la promesse de lutter contre la délinquance…sont maintenant utilisées pour verbaliser les conducteurs, avec déjà 27 000 PV par caméra !
Pour le gouvernement, l'objectif de ces nouvelles méthodes de verbalisation à distance est simple : comme les radars ont rapporté 100 millions d'euros de moins que prévu l'an dernier, il s'agit de dresser des PV en série, pour taxer au maximum les conducteurs !
Il est encore temps de dire stop à ces nouvelles mesures répressives ! Comme déjà plus de 200 000 Français, signez la pétition de la Ligue de Défense des Conducteurs en cliquant ici.