Depuis le 1er janvier 2017, de nouvelles mesures vont impacter le quotidien des conducteurs. Vidéo-verbalisation, vitres teintées, dénonciation par l’employeur : le gouvernement rallonge une nouvelle fois la liste des sanctions. Revue détaillée de ces nouvelles mesures répressives.
11 infractions verbalisables sans interception du conducteur
De nouveaux PV pourront être dressés sans interception du conducteur. Jusqu’ici, quatre catégories d’infractions pouvaient être sanctionnées par un système de vidéo-verbalisation ou grâce à une photo-radar : non-respect des vitesses maximales autorisées, des distances de sécurité, de l’arrêt à un feu rouge ou au stop, et des voies réservées à certaines catégories de véhicules.
La prochaine fois que vous serez flashé pour un excès de vitesse, les autorités pourront vérifier sur la photo 7 nouvelles infractions : le défaut de ceinture de sécurité, l’usage du téléphone portable, la circulation, l’arrêt ou le stationnement sur les bandes d’arrêt d’urgence, le chevauchement et le franchissement de ligne continue, le non-respect des règles de dépassement, le non-respect des « sas-vélos » et le défaut de port du casque à deux-roues motorisé. Une seule photo et le nombre de PV va grimper en flèche.
95 % des PV pour excès de vitesse le sont pour de petits dépassements. Si vous êtes flashé à 52 km/h au lieu de 50, les autorités pourront également utiliser la photo-radar et vous verbaliser pour avoir chevauché une ligne blanche en dépassant un vélo. Si le feu devient orange à votre arrivée et que vous stoppez votre véhicule pour ne pas franchir le feu rouge, vous pourrez être verbalisé par une caméra pour avoir franchi de quelques centimètres « le sas-vélo ». Vaut-il mieux s’arrêter au feu rouge ou le franchir pour éviter le PV si on risque de déborder dans le « sas-vélo » ? Le champ des infractions possibles et répressibles s’élargit en permanence. Les autorités évoquent même des séquences vidéos prises par les radars. Plus rien ne pourra leur échapper : plus aucune liberté pour le conducteur, tous les mouvements seront épiés à la recherche de la moindre défaillance.
Véhicules d’entreprise : les salariés dénoncés
En cas d’infraction au volant d’un véhicule de société, les entreprises doivent désormais communiquer sous 45 jours l’identité et les coordonnées du salarié concerné. En plus de l’amende qu’il payait, le salarié devra maintenant perdre aussi ses points. Votre employeur, pour ne pas s’exposer à une amende de 750 euros, doit dorénavant vous dénoncer.
Selon la sécurité routière, deux millions de points ne sont pas retirés chaque année car il s’agit de véhicules professionnels : sous-entendu, les salariés au volant conduisent sans se préoccuper du code de la route. Comment vont faire les chefs d’entreprises lorsque leurs véhicules sont partagés et utilisés par plusieurs salariés ? Qui portera le chapeau lorsqu’un cadre dirigeant pourra perdre son permis à la suite d’une infraction avec un véhicule d’entreprise ?
Interdiction des vitres teintées au-delà de 30 %
Depuis le 1er janvier, les conducteurs dont les véhicules comportent des films de surteintage sur le pare-brise et les vitres avant s’exposent à une amende de 135 euros et trois points en moins sur leur permis de conduire. Pour faire enlever ces films, les usagers de la route devront encore dépenser entre 100 et 150 euros. Si les véhicules de transport blindés et ceux des personnes souffrant d’une maladie de la peau sont dispensés, il s’agit bien pour les forces de l’ordre de surveiller et de verbaliser votre attitude au volant. Surtout quand la liste des infractions sans interception du conducteur est allongée. Pour rappel, cette mesure était initialement présentée pour garantir la sécurité des français. Les conducteurs se rendent bien compte qu’il n’en est rien.
L’accumulation de nouvelles contraintes illustre bien l’imagination sans limite du gouvernement en la matière. Pour les conducteurs, les sanctions sont déjà maximales. En cette année électorale, la Ligue de Défense des Conducteurs va redoubler d’ardeur dans son combat, en particulier pour empêcher la privatisation des voitures radars, et pour faire comprendre aux pouvoirs publics qu’une autre politique de sécurité routière existe, au service des conducteurs et de leur sécurité et non pas contre eux.