Nouveau record pour les radars français. Avec 25,6 millions de flashs en 2016, les cabines impitoyables ont pulvérisé leur précédent record de 2012, et enregistrent une hausse de 26,3 % par rapport à l’an dernier. Si la mortalité routière, elle, continue d’augmenter, il a fallu attendre le rapport de la Cour des comptes1 pour connaître le bilan des radars 2016. Du côté des pouvoirs publics, silence radio ! Il faut dire qu'avec la mortalité routière, elle aussi, en hausse, il est sans doute de plus en plus difficile de justifier cette politique ultra-répressive !
Record du nombre de flashs
En 2016, les radars ont crépité 25,6 millions de fois, soit bien plus que le précédent record de 2012. Nouveau record également pour le nombre de contraventions reçues par les conducteurs : 16,05 millions, soit 20,6 % de plus qu’en 2015.
Cette année aura donc été fructueuse pour l'Etat en matière de racket des conducteurs : 920,3 millions d’euros de recettes liées au contrôle automatisé en 2016. Cela représente une hausse de près de 40 % par rapport à 2010.
Malgré cette moisson exceptionnelle qui impacte au quotidien le budget et les déplacements des conducteurs, les pouvoirs publics sont étonnamment silencieux. Aucune statistique par type de radars, aucun bilan détaillé. Les détails concernant le nombre de flashs par type de radar fixe ne sont même plus communiqués depuis le bilan 2015. De même, concernant les radars mobiles, il n’y a plus d’informations depuis 2014.
Les chiffres officiels des radars fixes en 2015 avaient ainsi été publiés au premier trimestre de l’année 2016. Cette année, aucune information avant le rapport de la Cour des comptes en juin !!!
Et pourtant la mortalité routière continue d’augmenter
S’agissait-il, en 2017, de ne pas fâcher les conducteurs dans le contexte des élections présidentielles et législatives ? Ou bien les pouvoirs publics n’arrivent-ils plus à justifier autant de répression avec des résultats aussi mauvais ?
En effet, après 2014 et 2015, l’année 2016 a connu une troisième année de hausse du nombre de morts. En trois ans, la mortalité routière a ainsi augmenté de 6 %. Alors que le nombre de radars déployés n’a jamais été aussi important, avec 4 398 machines fin 2016 (+282 en un an), et 4 700 prévues pour l'an prochain, la politique ultra-répressive basée sur la flash-fiscalisation est un échec complet.
Le nouveau gouvernement doit donc prendre un virage radical dans sa politique de sécurité routière et revenir à des solutions ayant fait leurs preuves durant les décennies précédentes en matière de réduction de la mortalité : prévention, formation, contrôles ciblés, soutien à l'innovation pour les véhicules, amélioration du réseau routier… Il y a urgence à revoir totalement le logiciel et refaire de la véritable "sécurité routière".
[1] Compte d’affectation spéciale « Contrôle de la circulation et du stationnement routiers »,
Note d’analyse de l’exécution budgétaire 2016, Cour des Comptes.