Malgré une expérimentation faussée de l'abaissement de la vitesse à 80 km/h, dont le gouvernement a de ce fait choisi de taire les résultats, ce dernier commence déjà à diffuser aux préfectures des éléments de langage destinés à appuyer le passage à 80 km/h. Pourtant rien ne permet de justifier une telle baisse des limitations de vitesse. Bien au contraire !
En mai 2015, Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, déclarait à propos de l’expérimentation de la baisse de limitation de vitesse à 80 km/h : « cette expérimentation sera transparente, honnête et rigoureuse ». On en est très loin !
On sait dorénavant que cette expérimentation a été faussée dès le départ par les autorités. En effet, des aménagements de chaussées et la pose de systèmes de sécurité ont été réalisés dès le début de l'expérimentation sur les tronçons routiers choisis pour cette dernière, faussant nécessairement le test du gouvernement.
Résultat : la supercherie découverte, voilà l'expérimentation subitement considérée par le gouvernement comme non satisfaisante. La Délégation à la Sécurité Routière reconnaît même que la période considérée et le faible nombre de kilomètres concernés sont trop faibles et qu’une étude scientifique aurait dû durer cinq ans. Dès le début, les pseudos experts auraient donc dû savoir que l’expérimentation était faussée !
En outre, si aucune information n’est diffusée aux conducteurs, les députés dont les circonscriptions sont concernées par l’expérimentation sont également volontairement tenus à l’écart des résultats. L’un d’eux a même expliqué à la Ligue de Défense des Conducteurs : « J'étais à un petit déjeuner à Matignon sur le thème de la sécurité routière. J'ai demandé le bilan de l'expérimentation. Apparemment, il ne sera significatif que sur une période plus longue et n'est donc pas communiqué. »
Pourtant, en dépit de ce mensonge flagrant, les autorités n’en essaient pas moins d’imposer le 80 km/h à l’ensemble du réseau routier secondaire, et commencent à diffuser un "argumentaire-type" aux préfets, afin de préparer le terrain pour l'abaissement à 80 km/h sur route.
Comble du mensonge : dans cet argumentaire adressé aux préfets, la Délégation à la Sécurité Routière précise que l’expérimentation n’a pas porté sur l’évolution de l’accidentalité. C’était pourtant le soi-disant objectif de cette expérimentation !
Le gouvernement s’appuie même sur une estimation totalement erronée, soutenant l’idée que vitesse et mortalité routière sont liées par la règle mathématique de Nilsson. Or, selon la Société de Calcul Mathématique, que la Ligue de Défense des Conducteurs avait mandatée pour la réalisation d'une contre-étude, ce modèle, « 1 % de vitesse en moins, c’est 4 % de morts en moins », n’a aucun fondement scientifique. D’après l’analyse de la Société de Calcul Mathématique, non seulement de nombreux facteurs pouvant influencer le résultat ne sont pas pris en compte, mais les données sont carrément manipulées.
Ce scandale et ce mensonge ne permettront en rien d’améliorer la sécurité des conducteurs, d’autant plus que les poids lourds et les conducteurs novices continueront de rouler à 80 km/h, rendant les dépassements plus difficiles et dangereux.
Rien ne permet donc de justifier une telle mesure générale de limitation de vitesse : le 90 km/h doit rester la vitesse de référence sur les 400 000 kilomètres du réseau secondaire.
Dans ce contexte, les usagers de la route doivent être encore plus nombreux à signer la pétition « Non à la baisse des limitations de vitesse » pour montrer au gouvernement leur refus de cet abaissement généralisé de la vitesse.