A la demande de l’Association des sociétés françaises d’autoroute (Asfa), le gouvernement prévoit de sanctionner la somnolence sur autoroute. La Ligue de Défense des Conducteurs s’oppose à ce projet insensé autant qu’inefficace, et préconise la mise en place d’une vitesse limite plus adaptée à la conduite sur autoroute.
Il était temps que le gouvernement reconnaisse que la somnolence au volant est un vrai danger, responsable d'au moins un accident mortel sur trois sur autoroute. Si l’avancée est significative au niveau du constat, les moyens prévus pour endiguer ce phénomène sont non seulement injustes et inadaptés, mais pourront avoir des conséquences désastreuses.
En effet, pour lutter contre ce fléau, les autorités ont une fois encore préféré la répression à la prévention, en décidant de sanctionner la somnolence. Pourtant, il conviendrait de s'interroger sur les causes de la somnolence au volant, qui touche les conducteurs principalement sur autoroute. Et de toute évidence, la monotonie du trajet est la cause principale d'endormissement au volant.
La politique actuelle de sanction systématique du moindre dépassement du 130 km/h interdit aux conducteurs d'adapter leur vitesse aux circonstances. C'est cette politique qui impose une conduite très monotone et augmente le risque de perte de vigilance.
La solution consiste, non pas à sanctionner encore une fois les conducteurs, mais à diminuer le risque de somnolence en augmentant la vitesse maximale autorisée à 150 km/h. Cela permettrait d'avoir une conduite plus dynamique, source de vigilance, et de raccourcir les temps de trajet, ce qui donnerait aussi la possibilité aux conducteurs de faire des pauses plus longues ou plus régulières.
D'autre part, si les usagers de l'autoroute encourent le risque d'être lourdement sanctionnés (4 à 6 points !) dès le moindre "signe de somnolence", ils seront nombreux à refuser de payer pour emprunter ce type de réseau. Ils se reporteront sur les routes nationales, bien plus dangereuses, ce qui engendrera une hausse de la mortalité sur les routes.
La Ligue de Défense des Conducteurs organise une grande campagne de mobilisation pour s’opposer à ce nouveau projet de sanction et préconise à la place l’augmentation de la vitesse limite sur autoroute à 150 km/h, vitesse plus adaptée à la prévention de la somnolence.