La somme est coquette : 10 millions d’euros en quatre mois. C’est ce qu’ont rapporté les nouveaux radars feu-rouge installés à Paris pour un total de 79 000 flashs ! Pourtant, loin de sauver des vies, ces radars seraient la cause de nombreux accidents.
Les radars feu rouge sont censés prévenir les accidents liés à un feu grillé… pourtant aucun mort n’a été déploré en raison d’un feu rouge grillé à Paris d’après la préfecture ! Mais la manne financière est trop belle pour s’arrêter sur ce détail. En 2012, on comptait déjà 689 radars au feu rouge en France et 680 800 PV avaient été enregistrés. A 135 euros par PV, multiplié par le nombre de flashs, ce sont près de 92 millions d’euros qui ont été récoltés par l’Etat cette année. Plus impressionnant encore, 2,7 millions de points ont été retirés des permis de conduire à la suite de ces flashs !
Etrangement, dans de nombreuses villes où les radars feu-rouge sont installés, aucune donnée n’est disponible sur le taux d’accident avant et après l’installation des radars feu-rouge. A Bourges, où les radars sont installés depuis deux ans, même constat : là encore aucune donnée n’est disponible pour connaître le réel impact de ces radars.
Pourtant dans certaines villes, les élus demandent à ce que les radars feu-rouge soient démontés. La raison ? Ces nouveaux radars sont en train de créer un danger qui n’existait pas auparavant : ils seraient la cause de nombreux accidents. Ainsi à Brunoy, les radars feu-rouge auraient multipliés par dix le nombre d’accidents ! Le maire de Linas déclare également que ce type de radar « prend les conducteurs en traître ».
En effet, ce dispositif dangereux oblige les conducteurs à piller devant le feu lorsqu’il passe à l’orange. Le temps de passage est bien trop court et surprend les automobilistes. Jean Chapelon, expert en la matière en tant qu'ancien secrétaire général de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) déclarait en 2011 que les « feux rouges représentent un enjeu faible. Les études sont peut-être discutables, mais il en ressort que la baisse des accidents latéraux est compensée par la hausse des chocs à l'arrière. Après, c'est un choix politique". Cette déclaration confirme une fois de plus que ce n’est pas le choix de la sécurité mais de celui de l’argent facile sur le dos des conducteurs.
D’ailleurs, selon un rapport d’information d’octobre 2011 relatif à a sécurité routière, les parlementaires préconisaient de "suspendre le déploiement des radars aux feux rouges dans l'attente d'une évaluation du dispositif et en équipant ceux qui sont déjà en service d'un décompte de temps". Préconisation qui n’a jamais été suivie !
Radars feu-rouge, vidéo-verbalisation… autant de dispositifs répressifs auxquels même le conducteur le plus attentif ne peut plus échapper. C’est un véritable racket des conducteurs qui sont obligés de se servir de leur voiture au quotidien.