Un conducteur en défaut d’assurance sur deux a moins de 30 ans. Ce triste constat figure dans le Baromètre 2023 de la non-assurance routière, publié début juin 2023 par le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO). Au regard du coût humain et financier des accidents de la route, la lutte contre la non-assurance chez les jeunes doit devenir une priorité. À la Ligue de Défense des Conducteurs, cela fait des années que nous réclamons des actions dans ce sens, propositions à l’appui.
S’il ne fait a priori de mystère pour personne que l’assurance auto est obligatoire, cela n’empêche pas des milliers d’automobilistes de rouler sans. Dans le lot, les 18-30 ans sont surreprésentés. 14 % d’entre eux reconnaissent avoir déjà conduit sans assurance. Pire, sur les 15 000 conducteurs poursuivis par le Fonds (soit 44 % de plus qu’il y a cinq ans), un sur deux a moins de 30 ans. Le risque pris est pourtant immense, encore plus en cas d’accident corporel. Car si le Fonds de garantie a pour rôle d’indemniser la victime d’un conducteur non-assuré, il se retourne ensuite contre le responsable du préjudice. Celui-ci doit le rembourser, durant toute sa vie si nécessaire, car les montants peuvent atteindre des centaines, voire des millions d’euros.
Plus inquiétant encore, le Baromètre 2023 constate que les étudiants sont de plus en plus nombreux à se passer d’une couverture (+30 % en cinq ans). Résultat, 30 % d’entre eux sont en situation de non-assurance depuis cinq ans. Les jeunes sont donc les premiers concernés. Le Fonds de garantie avance plusieurs raisons à cela. En premier lieu, « une compréhension insuffisante du sens et de la portée de l’obligation d’assurance routière », mais également des comportements de délinquance routière de certains jeunes, dont le non-respect de l’obligation d’assurance n’est qu’un des aspects. Enfin, « le coût élevé de l’assurance pour les conducteurs novices (1 000€/an en moyenne), qui reflète une plus forte accidentologie que celle des automobilistes expérimentés, peut s’avérer incompatible avec les ressources limitées de certains jeunes ».
Face à ce constat, le Fonds de garantie souhaite une baisse du montant des primes d’assurance pour les jeunes conducteurs. Mais pour cela, il faut évidemment réduire le risque lié à leur conduite. Selon lui, un des moyens d’y arriver consiste en davantage d’actions de formation (conduite accompagnée, formation complémentaire post-permis).
La position du Fonds de Garantie rejoint ainsi celle de la Ligue de Défense des Conducteurs. En février 2022, dans notre manifeste intitulé Sortir du dogme anti-voiture, sortir de l’échec de la sécurité routièreSortir du dogme anti-voiture, sortir de l’échec de la sécurité routière, notre association avait formulé dix propositions-clés. L’une d’elles invitait tous les candidats à l’élection présidentielle à œuvrer pour qu’une formation post-permis gratuite, théorique mais surtout pratique, soit mise en place pour les jeunes conducteurs. Avec un objectif majeur, lutter contre la surmortalité des jeunes au volant. Un dossier sur lequel nous continuons évidemment à travailler.