Mortalité routière : les œillères du gouvernement français

2015 été une mauvaise année dans la majorité des pays d'Europe, avec au total une légère remontée de la mortalité routière (+1%). Pourtant, face à cette situation, la Commission européenne, à rebours des autorités françaises, ne cite à aucun moment de son analyse le comportement des conducteurs ou encore la vitesse comme facteurs de hausse de la mortalité. 

À l’image de la France, l’Europe a connu, après plusieurs années de baisse, une hausse de la mortalité routière en 2015 : dans 16 pays sur 28, le nombre de tués sur les routes a augmenté l’année dernière. Pour expliquer ces mauvais chiffres, la Commission européenne évoque de multiples facteurs… dont ne font partie ni la vitesse ni le mauvais comportement des conducteurs. La preuve qu'une analyse sincère et honnête des causes des accidents donne des résultats bien différents des affirmations de la propagande du gouvernement français !

Tous les conducteurs européens font-ils preuve de relâchement ? Pour la Commission européenne, les mauvais chiffres de la mortalité routière s’expliquent pour de toutes autres raisons telles que la cohabitation en ville d’usagers motorisés et d’usagers non protégés ; l’augmentation constante du nombre de personnes âgées dans la circulation routière ; la hausse du nombre d’usagers vulnérables tels que les piétons et cyclistes ; la densification du trafic au cours des hivers plus doux en Europe ; ou encore par la baisse des ressources consacrées à l’entretien des routes.

Dans ce constat, ni la vitesse ni la hausse de la circulation routière, arguments utilisés par le gouvernement français pour se dédouaner de ses responsabilités, ne sont considérées comme des causes importantes de mortalité. Et pour cause : depuis 2001, le nombre de tués en Europe a diminué de plus de moitié alors que, dans le même temps, le nombre de véhicules en circulation a doublé.

Dans les règles de sécurité routière que propose l’Union Européenne, là encore, aucune trace du facteur vitesse évoqué sans cesse par notre gouvernement ni de radars. Preuve supplémentaire que ces machines, uniquement destinées à des fins fiscales, n’ont guère d’impact sur la sécurité des conducteurs.

A contrario des politiques publiques françaises, la Commission européenne encourage les États à développer et entretenir les infrastructures, et à mener des campagnes d’éducation et de sensibilisation.

La France est au douzième rang européen concernant la mortalité routière. Pour faire diminuer la mortalité routière et remonter dans ce classement, le gouvernement français aurait tout intérêt à développer une approche pragmatique véritablement fondée sur la sécurité des usagers de la route, au lieu de s'entêter dans une politique du tout-répressif contre-productive.

 

Mortalité routière par million d’habitants dans les pays d’Europe :

Source : communiqué de la Commisssion européenne