Le 1er janvier 2018, entre en vigueur une réforme du stationnement. La Ligue de Défense des Conducteurs dénonce, dans un dossier spécial, les conséquences prévisibles de cette réforme. En effet, la douloureuse est encore au rendez-vous ! Les PV de stationnement, qui s’appellent désormais FPS (« forfait post-stationnement ») vont connaître une hausse de prix sans précédent : à Lyon, il en coûtera, selon les zones, jusqu’à 60 euros contre 17 euros actuellement, soit une augmentation de 252 % ! Et pour contester ces amendes, le parcours sera semé d’embûches. En outre, ce qui empêchera le conducteur de sortir de la nasse, c’est que cette réforme s’accompagnera d’une privatisation de la gestion du stationnement payant : des entreprises privées pourront surveiller et sanctionner l’insuffisance ou l’absence de paiement du stationnement, et même gérer la première étape de la contestation des nouveaux « PV ». Et pour cela, elles auront de nouveaux moyens à leur disposition, notamment des véhicules munis de lecteurs automatiques de plaques d’immatriculation. Imparable. La moindre minute de retard pour nourrir l’horodateur entraînera une ponction financière.
Voilà donc de nouvelles dépenses inévitables pour les conducteurs ! Face à la baisse de la dotation financière de l’Etat, certaines communes endettées verront dans ces amendes l’occasion inespérée de boucler leur budget.
À cette situation, s’ajoutera la volonté de certains élus hyper-urbains de chasser la voiture des villes.
En tout cas, la hausse du tarif de ces sanctions aggravera des phénomènes qui sont déjà constatés dans de nombreuses communes :
- de grandes difficultés à trouver une place pour se garer car, en parallèle de cette réforme, certaines municipalités s’enorgueillissent de supprimer de nombreuses places de stationnement ;
- une pollution supplémentaire car 30 % du trafic en centre-ville est désormais lié à la recherche d’une place de stationnement ;
- la désertification des centres-villes car les conducteurs effectuent leurs achats là où ils peuvent se garer, c’est-à-dire dans les zones commerciales qui sont situées en périphérie.
Cette réforme aurait pourtant été l’occasion d’améliorer la circulation et la sécurité de tous sur les routes. Cependant cette industrialisation du PV laisse sur le bord de la route… les conducteurs et leurs passagers. Or 7 actifs sur 10 vont au travail en voiture : ils se déplacent donc par nécessité et trouvent dans le véhicule particulier l’outil le plus adapté à leurs trajets. Alors, parmi les nombreuses contraintes de la vie quotidienne, est-il juste de rendre pénibles et coûteux des déplacements pourtant nécessaires et parfois vitaux ?