En à peine plus de 24 heures, entre le 10 et le 11 septembre derniers, vous avez été 10 000 à vous prononcer contre, à 92 %, le passage de la limitation de vitesse de 70 à 50 km/h sur le périphérique parisien ! Mais si Anne Hidalgo s’entête, la mobilisation des conducteurs ne pourrait pas être la seule à lui mettre des bâtons dans les roues. En effet, le code de la route est de notre côté.
En réaction à l’annonce d’Anne Hidalgo, le 9 septembre dernier, d’abaisser la limitation de vitesse sur le périphérique de Paris à 50 km/h au lieu de 70, la Ligue de Défense des Conducteurs a aussitôt organisé un sondage auprès des Franciliens et des résidents des départements limitrophes. Les premiers concernés, donc. Notre question à leur intention était simple : êtes-vous pour ou contre le 50 ?
La réponse est sans ambiguïté : à 92 %, les usagers contre ! Une tendance qui s’est imposée en à peine plus de 24 heures après le lancement de ce sondage le 10 septembre, grâce au vote des 10 000 premiers participants.
Cette mobilisation quasi instantanée a manifestement peu touché la maire de Paris – si les préoccupations des conducteurs l’intéressaient, de toute façon, ça se saurait. Mais la « bombe » lancée sur le sujet, samedi 14 septembre à midi sur Sud Radio dans l’émission « On parle auto », par l’avocat en droit routier Rémy Josseaume, partenaire de longue date de notre association, va lui mettre davantage de plomb dans l’aile.
La maire aurait dû lire le code de la route
Selon lui, aucun doute : la maire de Paris n’a tout simplement pas le droit d’abaisser « toute seule » la limitation de vitesse sur le périphérique de 70 à 50 km/h, simplement parce qu’elle l’a décidé. Maître Josseaume explique : « Tout d’abord, le décret 2017-1175 [du Code général des collectivités territoriales] dit que la police de la circulation et du stationnement doit se faire dans le respect des prescriptions prises par le Préfet de police pour les aménagements de voirie projetés par la commune de Paris, de sorte que la maire ne pourrait pas, a priori, faire ce qu’elle veut comme elle le veut. Mais surtout, nous avons un texte qui s’appelle le code de la route, dont l’article R413-3 rappelle les règles et les prescriptions en matière de vitesse, notamment en ville. Le 3e alinéa d’article est extrêmement clair. Il dit que sur le boulevard périphérique de Paris, cette limite est fixée à 70 km/h. J’en viens à la conclusion : cet article du code de la route ne peut être modifié que par un décret et le décret, il n’est de la compétence ni du préfet ni du maire de Paris, mais du ministère de l’Intérieur avec l’aval du Premier ministre ».
À la Ligue de Défense des Conducteurs, nous attendons impatiemment la riposte d’Anne Hidalgo. Mais si elle s’entête à vouloir abaisser la vitesse sur le périphérique, la Ligue de Défense des Conducteurs ne restera pas sans réagir : pétition, manifestation, saisine du tribunal administratif… Notre association ne se ferme aucune porte, toujours soutenue par nos sympathisants.