A force de tout miser depuis dix ans sur une politique de répression routière, en négligeant les véritables facteurs d’accidents de la route, les gouvernements successifs ont fini par arriver au résultat contre lequel la Ligue de Défense des Conducteurs les met en garde depuis des années déjà : une hausse de la mortalité routière.
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Chaque mois, l’hécatombe s’alourdit un peu plus : après un printemps catastrophique, l’automne est lui aussi placé sous le signe d’une hausse constante de la mortalité routière, avec une hausse de 13,6 % du nombre de morts sur les routes par rapport à l’an dernier à la même époque.
Si 2014 continue sur cette pente, la courbe de la mortalité routière pourrait même s’inverser pour la première fois depuis 2001.
Ce résultat apporte une nouvelle fois la preuve incontestable de l’échec de la politique du tout-radars, que la Ligue de Défense des Conducteurs ne cesse de dénoncer depuis plusieurs années : autrement, comment expliquer cette hausse constante de la mortalité depuis le début de l’année, alors que les radars n’ont jamais été aussi nombreux et à la pointe de la technologie ?
A force de rester braqués sur le dogme du tout-répressif et du tout-radars, les différents gouvernements qui se sont succédé depuis dix ans en sont venus à négliger ce qui avait fait le succès de la politique de sécurité routière depuis les années 1970 : amélioration des infrastructures routières, meilleure sécurité des véhicules, amélioration de la formation des conducteurs…
La politique du tout-répressif finit également par déconnecter le conducteur de la route et de son environnement, contraint tel qu’il l’est actuellement de rester les yeux rivés sur son compteur de vitesses et sur les multiples panneaux jalonnant nos routes.
Aujourd’hui, les objectifs de sécurité se sont effacés derrière une volonté de rentabilité. L’Etat continue de dépenser des fortunes dans l’achat de nouveaux radars (200 millions d’euros devraient leur être alloués en 2015), qui servent avant tout à piéger les conducteurs responsables lambdas, sans empêcher les vrais comportements dangereux sur les routes : 95 % des infractions constatées par les radars automatiques concernent en effet des petits excès de vitesse.
Pendant ce temps, le budget alloué à l’entretien des routes est passé de 424 millions d’euros en 2009 à 340 millions d’euros en 2014. Et ce alors que le facteur des infrastructures est présent dans 40 % des accidents mortels !
La Ligue de Défense des Conducteurs milite pour une réorientation du gouvernement vers une politique de sécurité routière plus juste et plus efficace, qui permette réellement de sauver des vies sur nos routes.